
Résumé
Parce que l’infinité divine n’est pas une évidence théologique, Descartes travaille à lui donner un sens particulier : à la fois instauratrice des vérités créées dans les lettres du printemps 1630 et nom divin par excellence selon les exigences de la philosophie première en 1641, elle endosse des déterminations passablement contradictoires, non métaphysiques et pourtant au plus haut point métaphysiques. La détermination de la situation de l’infinité de Dieu chez Descartes au regard d’autres concepts du corpus (immensité, indéfini), de ses rapports au concept aristotélicien d’apeiron et de son histoire médiévale (Thomas d’Aquin, Bonaventure, Henri de Gand, Scot) et moderne (Suarez, Bérulle, Montaigne) doit permettre de faire voir la tension interne dont l’infinité grève la métaphysique cartésienne. Les analyses d’Emmanuel Levinas seront précieuses pour révéler les tensions ici à l’œuvre.
Caractéristiques
Sommaire
Note bibliographique
Avant propos – Le concept en question
§ 1 – Dieu et la métaphysique à l’excès
§ 2 – Cohérence cartésienne et histoire de la métaphysique
§ 3 – Analytique de la finitude
I – De l’infinité de distance à l’infinité de substance
1 – Les deux paradoxes de la Correspondance
2 – L’infinité de distance
3 – L’infinité de substance
4 – Interprétation historique des paradoxes
5 – Vers une interprétation métaphysique des paradoxes
II – L’excellence métaphysique
6 – Métaphysique, philosophia prima, metaphysica
7 – La soumission à l’objectité
8 – Trois conséquences
9 – Apophase et métaphysique
10 – L’intégration métaphysique de l’infini
III – L’excellence ontologique
11 – Actualité et éminence : l’ens amplissimum
12 – La cohérence des noms
13 – Descartes contre Aristote
14 – Infini et indéfini
15 – D’Aristote à Descartes
IV – Les embarras de l’ontologie
16 – La disjonction suivant l’existence : le fini et l’infini
17 – La disjonction suivant l’essence : res extensa et res cogitans
18 – La tentation moniste
19 – Les ambiguités de l’ontologie
20 – Causa sui
V – Le renversement de la métaphysique
21 – La primauté métaphysique de l’infini
22 – L’impossible comparaison
23 – Le passé qui n’a jamais été présent
24 – La ruine de la représentation
25 – La finitude de l’ego
Conclusion – L’au-delà de la métaphysique
Index rerum
Index nominum