Résumé
En prenant pour thème directeur la question des passions, cet ouvrage ancre la réflexion sur les gouvernants et les gouvernés dans l’anthropologie mécaniste, montre comment l’estime dévoyée de soi fomente une injustice nécessaire dont il faut partir pour repenser le vivre-ensemble de façon pragmatique, thématise l’efficacité politique d’une rhétorique soucieuse d’utiliser les affects des lecteurs en se gardant de sombrer dans la tyrannie des esprits, et interroge la fécondité d’une analyse physique de la structure des passions pour fonder une politique réaliste ne perdant jamais de vue l’idéal généreux.
Le matériau de cette étude n’est donc pas seulement à chercher dans les textes « officiels » de Descartes (le Discours de la méthode, les Méditations Métaphysiques, les Principes de la Philosophie et les Passions de l’âme), mais également dans les textes inachevés et posthumes, dans la correspondance et dans les dossiers de la Querelle d’Utrecht et de la Disquisitio Metaphysica. Car c’est exemplairement lorsque la philosophie décide de descendre dans l’arène de la polémique qu’elle manifeste sa dimension politique de part en part.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction. — Une politique introuvable ?
Chapitre premier. — Humeurs gouvernées et humeurs gouvernantes
Chapitre II. — Le jeu de l’amour et de l’estime
Chapitre III. — Une efficacité politique de la rhétorique ?
Chapitre IV. — Étudier la politique en physicien
Conclusion. — Quelle politique pour quel Descartes ?
Autour de l'auteur
Ancienne élève de l’ENS de Fontenay-Saint-Cloud, agrégée et docteur en philosophie, Delphine Kolesnik-Antoine est actuellement maître de conférences à l’ENS de Lyon. Elle y enseigne l’histoire de la philosophie de l’Âge classique. Ses travaux portent sur le cartésianisme et ses différentes réceptions dans l’histoire des idées. Elle a notamment publié L’homme cartésien. La « force qu’a l’âme de mouvoir le corps ». Descartes, Malebranche (Presses universitaires de Rennes, 2009).