Résumé
Francis Bacon, ou l’histoire d’un amour fou entre un fils et son père meurtrier, nous rappelle deux choses : le corps est la source des émotions et de l’inconscient, et les affects et les représentations qui leur sont liés sont le chaînon manquant entre corps et psyché. Bacon est le peintre de la démoniaque dysharmonie entre la nuit et le jour.
René Magritte, ou une autre histoire d’amour fou entre un fils et sa mère suicidée, nous apprend ceci : une vie qui n’a pas été rythmée dans l’enfance ne rime à rien, c’est une chanson froide et lisse qui ne chante pas. Magritte est le peintre de l’affable agonie.
Il s’agit ici pour une grande part de déterminer la nature de l’encre utilisée par Bacon et Magritte pour engendrer leurs œuvres, deux artistes que tout oppose dans leur vie et dans leur création, mais qui auraient eu peut-être tant à se dire si le hasard avait pu leur organiser une rencontre. En aucun cas une pathobiographie, cet essai se veut le témoignage de la force de l’art quand il permet d’éclairer, sous la lumière sensible de l’affect, l’expérience des souffrances identitaires, et d’ajouter quelques réflexions sur l’exploration de la conscience et de l’inconscient en faisant émerger les liens entre le rêve, le souvenir, le délire et la création.
Caractéristiques
Sommaire
Préface de Jean Gillibert
Prologue. — Bacon au miroir de son art
Avant-propos. — Câlineries d’un vampire
Chapitre premier. — Architectonie de l'œuvre, ou le dispositif scénique d'un voyeur
Tentative de re-saisissement
Rencontre accidentelle : de l’incertain à l’inattendu
Construction du surnaturel
Chapitre II. — Le peintre de l'identification projective et ses toiles-miroirs
Reflet de miroir
Crime sexuel
Psychanalyse appliquée
Anamorphisme
Accidents biographiques d’un inverti
Un homme qui fait la femme. « Je est une autre »
Une étrange nurse dans un atelier-bouge
Une parenté dans les toiles
Du socius et « des images de marques »
Chapitre III. — Autoportrait au premier regard. De l’autre côté du regard
L’arrière-mère
La trace du père
Madonna désenchantées
La Madonna con bambino de Francis Bacon
L’œil et la peau de la débauche
Remembrement
Autoportrait au premier miroir triste
Chapitre IV. — Anatomie d'un cri
La gueule ouverte
Un cri de silence
La bouche du Sahara
Chapitre V. — Le regard d'un silence… le silence du monde… le monde du silence
Quel temps fait-il dans ce regard ?
Une mélancolie muette
Ceci est bien une vieille pipe
Condamné à être vu
Le rêve d’un souvenir
Le souvenir d’un rêve de chair
Trompe-l’œil… Donne-moi tes yeux
Chapitre VI. — Le mouvement de l'informe
Accidents
Chapitre VII. — « Comme au travers d'un miroir… obscurément »
Chapitre VIII. — Le bonheur dans le crime
Chapitre IX. — Réparation impossible et reproduction interdite
Chapitre X. — La mort dans un bout de miroir
Épilogue. — Le retour
Index nominum
Autour de l'auteur
Maurice Corcos est psychanalyste, professeur de pédopsychiatrie à l’Université René Descartes-Paris 5 et chef du service de Psychiatrie de l’adolescent et de l’adulte jeune à l’Institut Mutualiste Montsouris (Paris).