Résumé
Quels liens, quelles énigmes se tissent entre le travail, la domination multiforme qu'il exerce et les subjectivités qui y sont confrontées ? Lorsque les contraintes du travail et de la domination sont à ce point extrêmes qu'elles envahissent chaque recoin de l'existence, et que leur pouvoir est tel qu'il semble à même d'annuler toute subjectivité propre, quels sont les décalages, les glissements, ces dissidences que les sujets opposent à cette belle mécanique ? Travail, domination, subjectivité, « servitude volontaire » et politique, ce sont là quelques mots sur lesquels se construit cette réflexion, née d'une recherche réalisée au Nicaragua auprès d'ouvrières et d'ouvriers des usines textiles de sous-traitance internationale. En son sein, on retrouvera la problématique, aussi énigmatique qu'ancienne, des relations variées, surprenantes et imprévisibles entre domination et sujets.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
Chapitre premier. — Dans les usines textiles de sous-traitance internationale à Managua : entre mise au travail et domination par le travail
Du rêve sandiniste à la vision « d’un pays entier de zones franches ». Travailler dans la maquila
« Le Nicaragua, un laboratoire ? »
Chapitre II. — Domination, rapport à soi et résurgence du sujet
Domination et rapport à soi
Rapport à soi et production de sujets
Chapitre III. — Domination et soumission : une complémentarité incertaine
La prégnance du réel
La problématique non résolue de la « servitude volontaire »
Sujet et préservation
Chapitre IV. — La part du politique
Le récit et la présentation de soi
Production de la domination, production du sujet
La question du politique s’impose
Le politique et le postulat de l’imprévisibilité
Conclusion
Autour de l'auteur
Natacha Borgeaud-Garciandía est sociologue, docteur en sciences sociales du contemporain de l'Université de Paris I. Elle réalise des recherches en Argentine au sein du Conseil National de Recherches Scientifiques et Techniques (CONICET/FLACSO).