Résumé
De nombreux professionnels témoignent d’un vécu d’intenses souffrances liées au travail. Que ce soit dans le champ de la santé mentale, de l’aide à la jeunesse, dans le secteur de la prévention ou dans celui de l’action sociale, les plaintes abondent. Sur le terrain, un paradoxe saute aux yeux : les intervenants sont généralement bien formés pour travailler avec des utilisateurs, mais très peu pour interagir et collaborer avec des collègues. Or, une très grande part des souffrances dans le travail se manifeste précisément dans les difficultés rencontrées en équipe ou dans les pratiques de réseau qui se multiplient.
Pourtant, il faut à la fois traiter les souffrances liées aux résonances avec les utilisateurs et celles qui se manifestent entre collègues, sans oublier les dysfonctionnements propres aux institutions. Ce livre montre que la psychanalyse et la psychothérapie institutionnelle donnent des outils théoriques et concrets pour comprendre les souffrances institutionnelles et pour les transformer en travail collectif créateur autant pour les intervenants que pour les utilisateurs, tout en combattant les dérives managériales de plus en plus envahissantes et toxiques.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction. Le travail est pour une part une souffrance
I / La problématique
Une particularité du travail dans le secteur de l’aide aux personnes ?
La souffrance dans les échanges avec les collègues
Il est interdit d’interdire
Le mandat social
Le contexte actuel
II / Qu’est-ce qu’un sujet en psychanalyse ?
Faut-il faire des différences entre les termes de sujet, d’individu, de personne et de citoyen ?
Un peu d’épistémologie
Mais, qu’en est-il du sujet ?
La pulsion et le corps
Les deux corps
Une perspective neuroscientifique
Retour au terrain
L’exemple de la vie affective et sexuelle des personnes handicapées
Un autre paradoxe apparent
Petit point de synthèse
III / Qu’est-ce qu’une institution ?
Un détour par les dictionnaires
La double nature de l’institution
Établissement et institution, les enseignements de la psychothérapie institutionnelle
La psychanalyse comme théorie de l’institution du social et de la psyché
Peut-on vivre seul au monde sans institution ?
Quand on voit l’instituant créer de l’institué
L’équilibre de la psyché s’appuie sur des institutions
L’institution psychique
Institutions psychiques et institutions sociales
Les trois sens de « psychothérapie institutionnelle »
IV / Transfert et nosographie, structurations psychiques
Le transfert dans tous ses états
La question nosographique
Un quatrième registre
L’enseignement d’Imre Hermann
Troisième temps de la pulsion de cramponnement et logiques institutionnelles
Quatre tendances
Le vecteur du contact selon Léopold Szondi
V / Les multiples visages du transfert
Dispositifs cliniques et méthode psychanalytique
Le psychanalyste sans divan
Stanton et Schwartz
A partir de Stanton et Schwartz
Transferts et résonances
VI / Soigner l’institution
L’asepsie
Horizontalité et verticalité
La tiercéité
Une illustration par une supervision
VII / Les processus collectifs de symbolisation
Les trois fonctions phorique, sémaphorique et métaphorique
La fonction phorique
La fonction phorique ou, quand une petite fille peut être portée par des adultes quand ils sont eux-mêmes portés
Les fonctions sémaphorique et métaphorique
Métaphores et fonction euphorique
Transferts, contre-transferts et processus de symbolisation
Deux illustrations de clinique institutionnelle
Conclusion, les risques actuels
Les dérives managériales et gestionnaires
Autour de l'auteur
Didier Robin est psychologue clinicien, psychanalyste et systémicien. Il est superviseur d’équipes et formateur, membre du groupe Institutions (Bruxelles, Centre Chapelle-aux-Champs en lien avec l’UCL, Université catholique de Louvain), coresponsable d’un programme de journées d’étude et de formation à la psychothérapie institutionnelle.