Résumé
Quels rapports entre les tortures que s’inflige le patient mélancolique, l’enfant « facilement cruel » avec les animaux ou ses petits camarades et « l’amour impitoyable », dont parle Winnicott, entre le nourrisson et sa mère ?
Quels rapports entre les tourments qu’impose le violeur à sa victime, les meurtres des tueurs en série et ceux des génocidaires du Rwanda ?
Quels récits faire de la cruauté – par exemple de la cruauté nazie, comme prétend le faire Jonathan Littell dans Les Bienveillantes – sans la redoubler ?
Bien qu’elle traverse l’œuvre de Freud sous des formes variées, la notion de cruauté n’appartient pas au vocabulaire de la psychanalyse. Pourtant, à l’énigme de la cruauté, figure d’un mal radical qui décourage la pensée, des psychanalystes apportent ici un éclairage original. Violence inutilisable, haine superflue ou indifférence extrême, interne ou exercée à même le corps de l’autre, la cruauté s’avère paradoxale : elle révèle à la fois l’intime du sexuel et une dynamique pulsionnelle distincte. Seule la pitié, ou la compassion, peut y faire barrage – mais une vraie pitié, celle qui aurait fait l’épreuve de la cruauté : la sienne, et celle des autres.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction : Figures freudiennes de la cruauté, Françoise Neau
Le travail psychique du crime chez les tueurs en série et les acteurs de génocide, Daniel Zagury
De la violence sexuelle et de sa cruauté, André Ciavaldini
Aux sources de la Nyabarongo. Des mots à la cruauté, Marie-Odile Godard
Les Bienveillantes, un livre sur le mal ?, Régine Waintrater
Parcours du meurtre et du féminin : Une lecture du livre de Jonathan Littell, Les Bienveillantes, Paule Lurcel
« Un père est battu », Rosine Josef Perelberg
Sans pitié, Patrick Guyomard
Autour de l'auteur
Françoise Neau, qui a dirigé cet ouvrage, est psychanalyste, professeur des universités à l’université Paris Descartes (Institut de psychologie, Labo. Psychologie clinique, psychopathologie et psychanalyse).