Résumé
Les nostalgiques de l’Ancien Régime, les irréductibles de l’aristocratie, de la dictature ou du despotisme ont disparu. Face à la démocratie libérale ne se dressent plus, de manière claire, que les radicaux du pouvoir du peuple. À droite comme à gauche continuent pourtant de s'exprimer les critiques de la démocratie et ceux qui disent sans fard leur mépris pour un régime défini comme le régime du sans. Au libéralisme, la démocratie emprunte sa mollesse, son inaccomplissement, son imperfection. Incapable de se déterminer avec caractère sur ce qui fait débat, elle est inconsistante et en constante indécision. Pour cette raison, elle est condamnée par l’ordre immuable des choses (c’était la position du réactionnaire) comme par le cours inexorable de l’histoire (c’est la position du progressiste).
Il y a ceux qui s’expriment sur le registre de la haine et voient dans la démocratie libérale une forme plus souriante des totalitarismes. Et ceux qui, ad intra, veulent plus d’unité et plus d’engagement. Mais d’où qu’elle vienne, la critique dit toujours son incompréhension d’un régime qui borne ses ambitions et cultive l’imperfection.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
Chapitre I. – Sans corps
I. Le règne du quelconque
1. Incompétents mais égaux
2. La réduction à l’universel
II. Le spectre du déracinement
1. Démocratie nationale et démocratie mondiale
2. Droits de l’homme et droits du citoyen
III. Le triomphe de l’artifice
1. La démocratie contre le libéralisme
2. La démocratie radicale contre la démocratie libérale
3. Ni séparation ni représentation
Chapitre II. – Sans foi
I. L’immanence de la démocratie
1. L’impératif de neutralité
2. La pluralité des représentations
3. L’abstinence de vérité
II. L’empire de la religion
1. Le retour de la transcendance
2. La paix par la religion
3. La communauté de l’Un
III. La constitution des sujets
1. L’identité langagière
2. La place du Père
3. L’économie de la dépossession
Chapitre III. – Sans nom
I. L’empire de l’indistinction
1. La perversion des règles
2. Les régimes de la modernité
II. Les mésusages de la démocratie
1. Du bon usage de l’exception
2. Les limites de la transgression
Conclusion
Autour de l'auteur
Jean-Marie Donegani et Marc Sadoun sont professeurs des universités à Sciences Po. Ensemble, ils ont notamment publié Qu’est-ce que la politique ? (Gallimard, 2007), La Démocratie imparfaite (Gallimard, 1994) et La Ve République. Naissance et mort (Gallimard, 1999).