Résumé
« Dans l’Antiquité, la perception a joué un rôle majeur comme soubassement de la réflexion philosophique parce qu’elle était, avant le développement des sciences physiques et naturelles, le principal mode de connaissance du monde. Au contraire, après la découverte de la mécanique, l’époque classique a trouvé une source de savoir déductif et constructif indépendant de tout exercice préalable de la perception : le rationalisme cartésien peut étudier le fonctionnement supposé des organes des sens sans préoccupation logique ou normative [...] ; le rôle de la perception dans la problématique réflexive devient alors mineur, même au sein de l’empirisme ou du criticisme. Enfin, le positivisme et les progrès de la biologie redonnent aux problèmes perceptifs une importance primordiale, parce qu’ils découvrent dans la perception, humaine aussi bien qu’animale, une activité fonctionnelle, vivant rapport entre l’organisme et le milieu ; [...] la perception redevient ainsi, à l’époque moderne et contemporaine, un principe d’intelligibilité, non plus comme source de paradigmes logiques et critère de la connaissance vraie, mais comme point de départ d’une théorie des rapports entre l’organisme et le milieu. »
Caractéristiques
Sommaire
Première partie – La perception dans la pensée occidentale
Deuxième partie – Rôle et sens biologique de la fonction perceptive
Troisième partie – Perception et information : les effets psychologiques
Quatrième partie – Perception et affectivité (effets de contexte ; motivation)
Cinquième partie et conclusion – Perception et activité (conséquences pratiques pour la technologie humaine)
Autour de l'auteur
Gilbert Simondon (1924-1989) était normalien et agrégé de philosophie. Il fut professeur de philosophie au lycée de Tours, puis de psychologie à la faculté de Poitiers, à la Sorbonne et, enfin, à Paris-Descartes. Il est notamment l’auteur de deux thèses célèbres soutenues en 1958 : Du mode d’existence des objets techniques et L’Individuation à la lumière des notions de forme et d’information.