Résumé
Le discrédit jeté par Rousseau sur les recherches de Condillac concernant l'origine du langage est bien connu. Mais Rousseau ignore ou veut ignorer que ce qu'il dénonce est le résultat d'une méthode originale : Condillac affrime que l'existence d'une logique naturelle est le principe à partir duquel l'apparition du langage des sons articulés doit être comprise. Il montre que le langage des sons articulés est le ressort du développement d'opérations mentales qui sont à leur tour le ressort des progrès du langage, selon une dynamique trouvant son point de départ dans la communication animale.
Condillac accorde un rôle considérable aux singularités du cerveau et de l'organisation du corps humain. C'est une réflexion originale et l'oeuvre d'un pionnier que ces contributions présentent. Quel rapport l'esprit entretient-il avec le langage ? La parole suffit-elle à expliquer le progrès des connaissances humaines ? Ce volume éclaire le naturalisme de Condillac dans sa dimension logique, dont les implications philosophiques préfigurent les problématiques les plus contemporaines de la philosophie de l'esprit.
Caractéristiques
Autour de l'auteur
Ouvrage coordonné par Aliénor BERTRAND, chargée de recherche au CNRS
Textes de Hans Arsleff, Aliénor Bertrand, Jean-Claude Pariente, Claudine Tiercelin