Résumé
Elles (plus rarement ils) ont entre treize et dix-sept ans et leur adolescence est marquée par l’angoisse et la douleur, plus ou moins enfouies ou violemment exhibées. Le langage du corps et de l’acte est privilégié.
L’inflation des conduites de scarification relève d’une réalité sociologique et psychopathologique ; elles n’ont cessé de croître depuis une dizaine d’années. De l’acte à l’inscription, de l’adresse à sa réception, le cheminement est hasardeux à l’image des rencontres avec ces adolescents qui se retrouvent, à l’âge où la plupart s’en tiennent à la navigation trouble entre désordres familiaux et amitiés amoureuses, pris en charge à l’hôpital ou en psychothérapie. Penser ces formes d’attaques contre le corps demande une ouverture singulière à l’insensé et au paradoxe.
Cet ouvrage à deux voix témoigne de ces rencontres. Deux thèses dialoguent autour de l’énigme des scarifications adolescentes où s’entremêlent désir de vie et destructivité.
Caractéristiques
Sommaire
Avant-propos, par Fanny Dargent et Catherine Matha
I. – À corps perdu, par Fanny Dargent
L'adolescence blessée
Tentative de dégagement et solution morbide : recours à l'acte et à la sensorialité
La peau coupée, entre dedans et dehors
Mises en scène
II. – Un adolescent est battu, par Catherine Matha
Pour introduire. Blessures de soi : sacrifice pour une métamorphose possible ?
Entre l'acte, le fantasme et la pensée : la place du corps
Les dangers de la passivité
Des larmes de sang
III. – Poursuivre, par Catherine Matha
Fonctionnements psychiques pluriels
Rupture ou continuité ?
Turbulences adolescentes
Un travail de figuration
Une douleur si vive
Traitement opératoire ?
Un procédé autocalmant ?
IV. – Poursuivre, par Fanny Dargent
La clinique et l'inscription
Le sens et l'interprétation
Attaque du corps et fragilité narcissique
Souffrir ou (se) détruire
Bibliographie
Autour de l'auteur
Fanny Dargent est psychanalyste et docteur en psychopathologie. Elle est chargée de cours à l’Université Paris Diderot.
Catherine Matha est psychanalyste et maître de conférences en psychologie clinique et psychopathologie à l’Université Paris 13.