Résumé
La philosophie continentale contemporaine est-elle en train de rompre avec Kant ? Une attaque des structures de la connaissance supposées inébranlables depuis la Critique de la raison pure est aujourd’hui à l’œuvre : finitude du sujet, donné phénoménal, synthèse a priori. Abandonner le transcendantal, tel est le mot d’ordre de la pensée postcritique du XXIe siècle naissant.
Des questions que l’on ne croyait plus possible de poser ressurgissent alors avec une vigueur renouvelée : Kant peut-il vraiment soutenir la différence entre a priori et inné, déduire les catégories et non les imposer, justifier la nécessité de la nature ? Les récentes recherches sur le développement du cerveau aggravent encore ces soupçons, qui confrontent l’idéalisme transcendantal à la thèse d’une origine biologique des processus cognitifs.
Dans le mouvement d’une analyse précise et singulière, Catherine Malabou élabore la réponse de Kant à sa postérité. Fidèle à son sujet, le livre évolue comme une épigenèse, cette croissance différenciée de l’embryon dont la philosophie critique, pour qui sait la lire, affirme qu’elle constitue la vie du transcendantal et contient la promesse de sa transformation.
Caractéristiques
Sommaire
Chapitre 1 – Le paragraphe 27 de la Critique de la raison pure
Chapitre 2 – Les tenailles sceptiques de la lecture
Chapitre 3 – La différence entre genèse et épigénèse
chapitre 4 – Le « préformationnisme minimal » de Kant
Chapitre 5 – Germes, races, semences
Chapitre 6 – La thèse « néo-sceptique » et son évolution
Chapitre 7 – De l’épigenèse a l’épigénétique
Chapitre 8 – Du code au livre
Chapitre 9 – Irréductible Foucault
Chapitre 10 – Le temps, toute la question
Chapitre 11 – Pas d’accord
Chapitre 12 – Dans l’impasse
Chapitre 13 – Pour un paradigme épigénétique de la rationalité
Chapitre 14 – Peut-on abandonner le transcendantal ?
Conclusion
Bibliographie
Autour de l'auteur
Catherine Malabou est professeure au Centre de recherche en philosophie européenne moderne de l’université de Kingston (Royaume-Uni).