
Résumé
Pourquoi certains philosophes parmi les plus importants du XXe siècle ont-ils élaboré des concepts d’anarchie indispensables pour comprendre la situation contemporaine de la pensée en matière d’éthique et de politique sans jamais toutefois se reconnaître anarchistes ? Comme si l’anarchisme était quelque chose d’inavouable, qu’il faudrait cacher alors même qu’on lui vole l’essentiel : la critique de la domination et de la logique de gouvernement.
Au fil de l’interprétation critique de textes d’Aristote, Schürmann, Levinas, Derrida, Foucault, Agamben et Rancière, se dégagent dans cet ouvrage les éléments d’une pensée du « non-gouvernable , qui va bien au-delà d’un appel à la désobéissance ou d’une critique convenue du capitalisme.
Au moment où s’éveille la conscience planétaire du besoin de politiques alternatives, Catherine Malabou propose de réélaborer une pensée philosophique de l’anarchisme. La seule qui permette d’interroger la légitimité même de la domination gouvernementale et de bousculer notre confiance en la nécessité d’être dirigés pour survivre.
Caractéristiques
Sommaire
I. Tour d’horizon
II. De la dissociation entre anarchie et anarchisme
III. La vertu des chefs de chœur, Archie et anarchie dans la Politique d’Aristote
IV. L’anarchie ontologique. Reiner Schürmann de la Grèce aux Andes
V. L’anarchie éthique. Hétéronomies d’Emmanuel Levinas
VI. L’« anarchisme responsable ». Jacques Derrida et l’impossible déconstruction de la pulsion de pouvoir
VII. L’Anarchéologie. Le dernier gouvernement de Michel Foucault
VIII. L’anarchie profanatrice. Zones de Giorgio Agamben
IX. L’anarchie mise en scène. Jacques Rancière sans témoins
X. Conclusion. Être vs anarchiste