
Résumé
Championne incontestée de l’« exception culturelle », la France l’est aussi des postures prises contre Google ou Wikipédia. Elle leur oppose des projets complexes et coûteux : qu’est-il par exemple advenu du projet « Bibliothèque numérique européenne », censé contrer Google Livres, voire Google lui-même ? Sans verser dans la technophilie ou l’angélisme du tout-numérique, cet essai analyse les fondamentaux – quasi idéologiques, au pays de Numérix – de cette défiance à l’encontre de l’Internet de la connaissance. Ainsi donc, les Français, qui utilisent massivement Google ou Wikipédia, ne seraient-ils pas capables d’y exercer leur discernement ? Et que penser des positions de défense exacerbée des droits en tout genre – notamment ceux des données culturelles publiques (iconographie muséale, portraits officiels, émissions de radio) – qui en viennent à nuire à la diffusion numérique du savoir, avec un effet inverse à l’objectif de rayonnement culturel national ? N’est-il pas temps d’imaginer une autre forme d’exception culturelle, en faveur de la diffusion de la connaissance ?
Caractéristiques
Sommaire
La bibliothèque numérique européenne, quel bilan ?
I – Quand l’Europe défie Google
II – Un mythique patrimoine européen
III – Un mille-feuilles de projets
IV – La course à l’échalote des quantités
V – Partenariat privé-public culturel à la française
Postures d’opposition à Google, à Wikipédia
VI – Un florilège anti-Google
VII – Wikipédia, une confrérie trop libre ?
VIII – Quelques travers wikipédiens
Données publiques, droits d’auteur et Internet
IX– Numérix privé d’iconographie publique
X– Quelques considérations sur le droit d’auteur
XI – Émissions de radio et de télévision publiques
XII – État payeur, utilisateur et…taxeur ?
XIII – La vache à lait de l’édition scientifique
Conclusion
XIV- Inverser le sens de l’exception culturelle
Bibliographie
Autour de l'auteur
Alexandre Moatti, ingénieur en chef des Mines, est chercheur associé à l’université Paris VII-Denis Diderot. Analyste et praticien du domaine des bibliothèques numériques et de la diffusion du savoir, par ailleurs contributeur à Wikipédia, il a créé depuis 1996 de nombreux sites et blogs scientifiques et culturels – institutionnels, personnels ou associatifs.