Résumé
Le lecteur trouvera dans ce livre la première étude systématique des archives de la censure cinématographique en France. Il découvrira avec indignation ou avec jubilation les textes ciselés qui ont pu justifier interdictions, coupures et classifications de films tels que Le petit monde de Don Camillo (1952), Belle de jour (1967) ou Dernier Tango à Paris (1972). Fondé sur un travail universitaire reconnu, ce livre permet d’apprécier à sa juste valeur la qualité de la prose d’Anastasie, en l’occurence de hauts fonctionnaires commis à la garde des bonnes mœurs. Jacques Rigaud, qui fut directeur de cabinet du ministre des Affaires culturelles Jacques Duhamel de 1971 à 1973, le juge dans sa préface « juridiquement impeccable et culturellement passionnant ».
Caractéristiques
Sommaire
Préface, par Jacques Rigaud
Introduction
PREMIÈRE PARTIE. — JUSTIFIER LA CENSURE EN TEMPS DE PAIX (1945-1960)
Chapitre premier. Être à la fois censeurs et amis du cinéma (1945-1950)
L'épurateur : « Nous ne sommes pas des juges ; nous sommes des instructeurs »
Le censeur : déceler un élément permanent de la grandeur de notre pays
La « précensure » : apporter du tact à la réalisation
L'Éducation nationale : l'enfant n'a que « des ennemis et des exploiteurs »
La censure d'État peut-elle ne pas être politique ?
Chapitre II. Détourner l'attention (1950-1958)
Le ministre de l'Information : lutter contre la propagande communiste
Le producteur : « La coupure est nette et impossible à déceler par le spectateur »
Le censeur : « Mettre la période d'été à profit pour apporter les modifications désirables »
Le ministre : abolir la censure « à condition que certains respectent la règle du jeu »
Chapitre III. Protéger la jeunesse et les Français (1958-1961)
L'écrivain : Les Tricheurs sont « un symptôme de la santé de la jeunesse »
Éteindre le feu dans la peau
Le ministre : « L'État dispose d'un moyen de communication qui est un relais entre lui-même et l'opinion publique »
DEUXIÈME PARTIE. — LES SPECTATEURS FRANÇAIS POURRONT-ILS UN JOUR GRANDIR ? (1961-1975)
Chapitre premier. Interdire pour un jour… libérer (1961-1971)
Le cinéaste : « Je suis un représentant de la vertu à la censure »
Le secrétaire d'État : La Ve République deux fois plus libérale que la IVe
Les soixante-huitards : Il est interdit d'interdire
Chapitre II. La fin du paternalisme d'État
Le directeur de cabinet : la culture « fait son entrée dans un projet de société »
La censure politique succombe, place à la censure économique
Du réalisme de l'image cinématographique
Où en sommes-nous avec la censure ?
TROISIÈME PARTIE. — DICTIONNAIRE DE FILMS CENSURÉS
Adélaïde – L'Amour avec des si – Les Baisers – La Bande à Bonnot – Le Beau Serge – Casanova – Le Chasseur de chez Maxim's – Coplan sauve sa peau – Le Costaud des Batignolles – Les Cousins – Cuba si – Delphine, une femme d'aujourd'hui – Le Démon dans la chair – Deux ou trois choses que je sais d'elle – Le Dollar troué – Elle aime ça – La Fête espagnole – Fleur d'oseille – Le Guérillero et celui qui n'y croyait pas – Ils étaient cinq – L'Insoumis – Jeu de massacre – Les Jeunes Loups – Kapo – Légère et court vêtue – Lucrèce Borgia – La Maison du Maltais – Les Mauvents – Le Mystère du château de Blackmoor – La Nuit des traqués – Les oiseaux vont mourir au Pérou – On vous parle d'Amérique latine : le message du Che – Opération contre-espionnage – Ophélia – Le Pacha – La Peur et l'Amour – La Planque – Pop Game – La Poupée – La « P… » respectueuse – Prisons de femmes – Rififi à Tokyo – Si tous les gars du monde – Les Teenagers, jeunes fauves en liberté – Le Temps de vivre – Trois cavaliers pour Fort Yuma – Trois filles vers le soleil – Un grand patron – Vivre sa vie.
Index
Autour de l'auteur
Philosophe et historien de formation, Laurent Garreau est archiviste au service audiovisuel du Centre National de Documentation Pédagogique.
Préface de Jacques Rigaud, conseiller d'État honoraire, directeur du cabinet de Jacques Duhamel de1971 à 1973.