Résumé
Les louanges que les Juifs français adressèrent à la France après leur Émancipation politique en 1791 sont bien connues, de même que leur adhésion au franco-judaïsme, un modèle d’intégration affirmant la conciliation harmonieuse entre valeurs juives et patriotisme. Mais comment cette terre promise que représentait la France pour ses Juifs fut-elle perçue dans les judaïcités éloignées du territoire français ? L’expression yiddish « Être heureux comme Dieu en France », formulée par les Juifs de l’Empire tsariste au XIXe siècle et traduisant le regard envieux d’une population persécutée, correspondait-elle à un sentiment unanimement partagé par les Juifs vivant hors de France ?
Ce dossier propose d’examiner dans leur diversité et sur le temps long les regards extérieurs sur le modèle du judaïsme français : des regards pluriels, allant de l’admiration pour la France émancipatrice à l’adoption d’un système consistorial longtemps conçu comme une voie vers la modernité, jusqu’à un certain rejet de la France, considérée comme un pays antisémite à partir des années 1970.
Caractéristiques
Sommaire
Éditorial
par Valérie Assan et Heidi Knörzer
Dossier : Regards extérieurs sur la France et le modèle du judaïsme français (XIXe – XXe siècles)
Nadia Malinovich
Introduction
Jean-Philippe Schreiber
Le rapport du judaïsme belge au modèle français (XIXe siècle)
Valérie Assan
La circulation du modèle consistorial au Maghreb et en Orient au XIXe siècle
Christine Krüger
Un adversaire ou un modèle ? La France vue par les Juifs allemands pendant la guerre de 1870-1871
Nick Underwood
La France et l’Exposition internationale de 1937 au prisme de la presse yiddish
Nadia Malinovich
La France dans l’imaginaire des Juifs séfarades aux États-Unis, de 1945 à nos jours
Mélanges
Joseph Voignac
La communauté juive française et le sionisme dans les années 1930 à travers L’Univers israélite
Dictionnaire
Isidore Cahen, directeur des Archives israélites
Louis Mitelberg, dit Tim
Lectures
Informations
Autour de l'auteur
Revue dirigée par Valérie ASSAN, chercheuse à l'Ecole pratiques des hautes études, au sein du Groupe Sociétés, Religion, Laïcité