Résumé
Albert Camus a été fidèle à la mesure grecque dont il trace le portrait dans « L’Exil d’Hélène ». Les Grecs ont touché au désespoir, mais à travers la beauté, en découvrant dans l’existence une fêlure impossible à combler. Aussi le seul recours est-il dans l’acceptation d’un tragique qui fait la part de tout, « équilibrant l’ombre par la lumière ». La Grèce ne nous a pas légué des leçons de ténèbres, comme chez Couperin, ni des leçons de lumières, comme chez Diderot, mais des leçons de clair-obscur, quand le jour bascule dans la nuit ou la nuit dans le jour. C’est ce balancement entre l’envers et l’endroit, entre l’exil et le royaume, et finalement, entre le refus et le consentement, qui fait l’originalité d’une pensée dont le souci premier est l’équilibre.
Caractéristiques
Sommaire
I. – Jean-François Mattéi, Avant-propos
II. – Jean-Jacques Gonzales, Albert Camus : chemins de crête
III. – Jean-Luc Moreau, De la résolution dans l’incertitude. Deux politiques d’écriture : Senancour et Camus
IV. – Raphaël Draï, Camus et Mauriac : quelle justice ?
V. – Jacques Dewitte, Le « Oui » comme ontologie du déjà-là. Notes sur L’Homme révolté
VI. – Jean-François Mattéi, L’Étranger, entre refus et consentement
Bibliographie sélective
Les auteurs
Autour de l'auteur
Contributions de Jacques Dewitte, Raphaël Draï, Jean-Jacques Gonzales, Jean-François Mattéi et Jean-Luc Moreau.
Ouvrage coordonné par J.-F. Mattéi, membre de l’Institut universitaire de France, professeur émérite à l’Université de Nice-Sophia Antipolis et à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence. Parmi ses derniers ouvrages : Le Regard vide. Essai sur l’épuisement de la culture européenne (Flammarion, 2007, Prix Montyon de l’Académie française 2008), Jorge Luis Borges et la philosophie (Ovadia, 2010) et L’Identité de l’Europe (avec Chantal Delsol, PUF, 2010).