Résumé
Écrivain et homme politique né en 1913 à la Martinique, Aimé Césaire a accompagné le processus de décolonisation qui a marqué le xxe siècle. Descendant d’esclaves et de colonisés, il a fait de l’engagement anticolonial le principe de son existence. Il a fondé, avec Léopold Sédar Senghor et Léon-Gontran Damas, le mouvement de la négritude, à la fois prise de conscience intellectuelle et refus politique de l’assimilation, qui constitue incontestablement l’un des principaux volets culturels de la décolonisation mondiale.
Parallèlement, Césaire s’est engagé dans un combat politique, assumant pendant plusieurs décennies les mandats de maire et de député antillais. Face aux trahisons qu’ont constitué à ses yeux la loi de départementalisation, dont il a été le rapporteur, et le communisme, dont il a dénoncé les dérives, il a créé le Parti progressiste martiniquais pour promouvoir l’autonomie.
Son écriture singulière, dont la puissance évocatrice est un appel à l’insoumission des peuples et au redressement de l’être, fait de lui un immense écrivain de langue française et une figure majeure de l’humanisme du xxe siècle.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction – Poésie et politique
Chapitre 1 – Les années de formation
À Basse-Pointe, au cœur de la culture populaire
À Fort-de-France, « parmi ces Noirs qui se sentaient blancs »
À Paris, la rencontre avec Senghor
L’invention de la Négritude
La prise de conscience identitaire
Le Cahier d’un retour au pays natal, manifeste de la négritude
Chapitre 2 – L’engagement politique
Le rédacteur de Tropiques contre l’idéologie vichyste
Le maire bâtisseur
Rapporteur de la « loi de départementalisation »
Défenseur de l’autonomie
La politique « des petits pas »
Chapitre 3 – Le leader anticolonialiste
L’entreprise coloniale
Le Discours sur le colonialisme
Premier Congrès international des écrivains et artistes noirs (La Sorbonne, 1956)
Vers la décolonisation
Le temps de l’Union française
L’écriture théâtrale pour construire l’homme nouveau
Chapitre 4 – L'écrivain contre les sectarismes
Un ommuniste convaincu
Contre le réalisme socialiste et la « poésie nationale » d’Aragon
La controverse avec René Depestre
L'importance du combat culturel : la Negro Renaissance américaine
Le nationalisme culturel : l’indigénisme haïtien
La rupture et la « Lettre à Maurice Thorez »
« L’heure de nous-même a sonné »
Création du Parti progressiste martiniquais
Conclusion – L’héritage d’un « porteur de clarté »
Bibliographie succincte
Œuvres complètes d'Aimé Césaire
Enregistrements sonores
Entretiens
Filmographie
Ouvrages critiques
Autour de l'auteur
Véronique Corinus est maîtresse de conférences en littératures francophones et comparées à l’Université Lumière-Lyon 2. Elle consacre ses travaux aux littératures orales et écrites de l’Afrique subsaharienne et des Antilles.