Résumé
La tradition marxiste a longtemps nourri la conviction que la critique de la religion était acquise, cédant l’ordre du jour à la critique de l’économie politique comme principe d’intelligibilité des sociétés modernes et de leurs conflits caractéristiques. L’histoire contemporaine se charge de rouvrir, dans des conditions équivoques, le problème du religieux dans les récits « sécularistes » de la modernité capitaliste. Où en est la critique marxiste de la religion ? Quels dialogues peut-elle entretenir avec les critiques de la notion même, faussement univoque, de « religion » ? Quelles réinterprétations le devenir actuel des monothéismes appelle-t-il de l’histoire des rapports entre le marxisme, sa théorie et ses politiques, et les dictions religieuses des conflits sociaux à l'époque de la mondialisation ?
Caractéristiques
Sommaire
DOSSIER : RELIGIONS
Introduction, par Étienne Balibar et Michael Löwy
Du fils de Dieu au Père du peuple. Des rapports équivoques entre le marxisme et les religions, par Jean Robelin
Marx, ou le fétiche inversé. Comment l'anthropologie de la « religion » délimite la critique terrestre, par Mohamed Amer Meziane
Critique de la religion, critique de l'économie, et retour, par Étienne Balibar
Le marxisme dans la théologie de la libération aujourd'hui, par Luis Martínez Andrade
Pontifex Maximus versus Kapitalismus. Laudato si : Une encyclique antisystémique, par Michael Löwy
Religion, État-nation, Sécularisme, par Talal Asad
EN DÉBAT
Marxisme et islams : religion et politique, par Gilbert Achcar
INTERVENTIONS
Traduire Aufhebung chez Marx. Fausse querelle et vrais enjeux, par Lucien Sève
Plan et marché : les défis de l’accumulation à Cuba, par Jérôme Leleu
Valeur d'usage et signifiant : notes pour une théorie unifiée, par Ricardo Abduca
La psychanalyse au pays des societs, par Florent Gabarron-Garcia
Marcuse en mai, par Gérard Raulet
Gramsci, Bourdieu et les Cultural Studies : hypothèses autour d'une constellation, par Razmig Keucheyan
Autour de l'auteur
Revue dirigée par Jean-Numa DUCANGE, maître de conférences en histoire contemporaine à l'université de Rouen, et Guillaume SIBERTIN-BLANC, maître de conférences à l'Université Toulouse II-Le Mirail et membre de l'Institut Universitaire de France.