Résumé
L’Éthique est l’exposé le plus développé du système de Spinoza : à la fois explication du monde (y compris du monde humain) et programme d’émancipation individuelle et collective. L’unité des lois de la Nature y est pensée sous la catégorie de substance : toute chose modalise à sa façon la puissance divine et produit des effets nécessaires. Ainsi peuvent être analysées la production des connaissances et des affects et la transition de la servitude à la liberté, par la puissance de la Raison.
Elle est présentée selon l’ordre géométrique parce qu’ellese réclame de la mathesis qui a historiquement rompu avec le tissu opaque des préjugés ; elle étudie donc la nature et les propriétés des choses et non pas leur fin supposée. La démonstration s’effectue par une triple démarche: l’enchaînement rigoureux des propositions ; la critique des illusions du libre-arbitre, de la finalité, de l’objectivité du bien et du mal; l’appui sur les exemples classiques et l’expérience commune, qui font entrer dans le raisonnement géométrique l’effectivité des actions et des passions humaines.
Cette édition tient compte des travaux récents sur la langue, la culture et les formes de pensée et d’exposition de Spinoza. Le texte est établi en référence aux Opera posthuma de 1677, confrontées à la version néerlandaise parue en même temps dans les Nagelate Schriften et au manuscrit de 1675 décou vert en 2010 dans les archives du Vatican. L’annotation fournit les instruments historiques, lexicaux, conceptuels pour situer l’ouvrage dans ses rapports complexes d’héritage et de rupture avec la tradition philosophique, notamment avec Descartes et avec la scolastique. Elle est complétée par des annexes sur les exemples géométriques, l’abrégé de physique et la structure de la doctrine des affects.
Caractéristiques
Sommaire
Préface 5
Sigles, abréviations, signes spéciaux 7
Introduction 13
L’historique du texte 13
La genèse de l’Éthique 13
Les origines de la traduction néerlandaise contemporaine 18
La copie de Pietervan Gent,1674–1675 19
Vaine tentative depublication, été 1675 24
La mort de Spinoza, 21 février 1677 26
Le cercle des amis face à l’héritage duphilosophe 27
Operaposthuma, décembre 1677 28
Denagelateschriften, décembre 1677 29
Les deux traducteurs :Ballinget Glazemaker 35
Les termes latins en marge des Nagelateschriften 36
Les phases de la réalisation del ’Éthique en résumé 37
Les traductions après Denagelateschriften 38
Leséditions anciennes, 1803–1874 40
Les éditions récentes, depuis 1882 43
L’établissement du texte 47
Choix du texte de base 47
Grammaire et syntaxe 50
La toilette du texte 52
La page de titre de l’ouvrage et les titres des parties 54
«Sphalmata» et «Misstellingen», ainsi que les autres coquilles 55
Les renvois de l’ordre géométrique 56
Les deux apparats : apparat critique et apparat de témoins 60
Leçons «épineuses» et hypothèse générale sur l’état final de l’autographe de Spinoza 63
Traduction et annotation 66
Autour de l'auteur
Établissement du texte par Fokke Akkerman et Piet Steenbakkers
Introduction et notes par Pierre-François Moreau et Piet Steenbakkers,
Avec annexes par Fabrice Audié, André Charrak et Pierre-François Moreau.
Traduction par Pierre-François Moreau, professeur de philosophie à l’ENS-Lyon et directeur de la revue La Lettre clandestine. Codirecteur de la collection « Philosophies », il dirige aux Puf l’édition des œuvres complètes de Spinoza.