Résumé
Le renouveau des études baconiennes est lié aux recherches de Graham Rees, qui ont permis la nouvelle édition critique des œuvres de Francis Bacon. Cette perspective nouvelle, qui a fait passer Bacon du statut de mage de la Renaissance à celui d’un fondateur de la Modernité, a guidé les études réunies dans le présent volume.
Pour Bacon, selon une formule célèbre, « la connaissance est pouvoir », un pouvoir qui se substitue à celui des sciences occultes (« pastorales », dit-il, comme des fables). S’il connaît les philosophes italiens de la Renaissance, il s’en détache avec vigueur. Sa propre logique s’appuie sur la dénonciation des idola : inapte à saisir la réalité subtile des choses naturelles, l’homme a montré une timidité profonde devant le chemin ardu de la connaissance (se lamentant sur l’obscurité des choses de la nature), un orgueil obstiné (jugeant impossible ce qui lui était inconnu) et une impuissance aveugle à soumettre la dialectique à une critique méthodologique. L’impact de son projet sur la culture européenne du XVIIe siècle fut immense, le grand succès des années 1630 étant surtout dû aux œuvres de philosophie naturelle.
Fondement des sciences, terminologie philosophique et postérité intellectuelle : ces trois champs d’étude permettent de tracer un portrait renouvelé de l’un des pères de la pensée moderne.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
Première partie. — Les facultés de l’homme et la nouvelle classification des sciencesChapitre I – La mémoire
Chapitre I – La mémoire
Chapitre II – La Phantasia dans la classification des sciences
Chapitre III – « Ingenium » : Bacon et la poésie élisabéthaine
Concordances de ingenium – wit
Deuxième partie. — Le vocabulaire philosophique
Chapitre I – La survivance du latin comme langue philosophique jusqu’au XVIIe siècle
Chapitre II – Le Novum organum : problèmes de terminologie
Chapitre III – Experientia-experimentum : une comparaison entre les corpus latin et anglais
Graphiques
Chapitre IV – « Qui de natura tanquam de re explorata pronuntiare ausi sunt…» L’étude de la nature
Chapitre V – Signum : du monde du sacré au monde des hommes
Concordances de Sign – Signum dans les oeuvres anglaises et latines
Troisième partie. — La fortune de Francis Bacon
Chapitre I – La préface aux Passions de l’âme : remarques sur Descartes et Bacon
Chapitre II – Remarques sur Bacon à Naples entre XVIIe et XVIIIe siècles
Chapitre III – Fortin de la Hoguette entre Bacon et Mersenne
Chapitre IV – « Vafer baconus » : l’histoire de la censure du De augmentis scientiarum
Appendice documentaire
Chapitre V – La diffusion de Bacon dans le libertinisme français
Chapitre VI – John Florio et Bacon
Chapitre VII – La plica materiae : de Telesio à Bacon
Bibliographie sélective pour le lecteur français
Index
Origine des études
Autour de l'auteur
Marta Fattori est professeur d’histoire de la philosophie moderne à l’Université de Rome (La Sapienza), doyenne de la Faculté de philosophie depuis 2007. Rédactrice en chef puis codirectrice des Nouvelles de la République des lettres, elle y a publié les recherches effectuées dans les Archives du Saint-Office, en particulier tous les documents relatifs à la mise à l’Index du De augmentis scientiarum de Francis Bacon.