Résumé
Existe-t-il une façon éthique pour les femmes de s’habiller ou encore de transformer leur corps ? Qui est responsable de l’apparence des femmes dans nos sociétés ? Les femmes elles-mêmes, les dessinateurs de mode ou l’industrie du marketing, du vêtement et des cosmétiques ? Et qu’en est-il des fillettes et des adolescentes ? Leur anorexie est-elle aussi tributaire de la mode qu’on le dit ? Leur attirance pour la mode hypersexualisée, aussi problématique qu’on le prétend ? Et pourquoi leurs mères s’inquiètent-elles autant de les voir se transformer en lolitas alors qu’elles sont elles-mêmes prêtes à se soumettre à tous les supplices pour paraître belles et sexy ? Perçoivent-elles la mode comme un instrument d’asservissement ou de liberté ? On peut aussi se demander si les femmes ont véritablement les moyens de faire preuve d’éthique dans leurs choix de vêtements, de coiffure et d’apparence corporelle puisqu’elles sont victimes d’un système marchand qui les tyrannise sans relâche. Un tel questionnement oblige à tenir compte des facteurs culturels, ethniques et religieux liés aux attentes sociétales.
Quant aux acteurs de l’industrie de la mode, peuvent-ils faire preuve d’éthique au niveau de la création, de la production et de la commercialisation de leurs produits sans risquer d’être moins compétitifs ? Les designers ont-ils une responsabilité sociale en tant qu’artistes ? Les gestionnaires ont-ils la possibilité d’opter pour des processus de production textile moins polluants ? Et peuvent-ils positionner leur marque sur le plan éthique alors qu’elle s’inscrit dans une logique mercantile ? Autant de questions qui démontrent l’étendue des dilemmes éthiques auxquels l’industrie de la mode est confrontée.
Caractéristiques
Sommaire
Préface, par Frédéric Monneyron
Première partie. — Apparence, éthique et valeurs sociales
D’une tyrannie de l’apparence : corps de femmes sous contrôle, par David Le Breton
Dissertatio ethica-philologica de capillamentis, ou lorsque le cheveu travaille les symboles, par Michel Messu
La quête d’authenticité : fondement éthique de la mode féminine, par Mariette Julien
Deuxième partie. — Vêtements et marques éthiques
L’écologie : un critère à considérer lors de l’achat d’un vêtement ?, par Marek Weltrowski
Marquéthique ou mercatique ? La marque de mode face à la question éthique, par Benoît Heilbrunn
Troisième partie. — Mode féminine et responsabilité morale
Fillettes, mode hypersexualisée et capitalisme, par Lilia Goldfarb et Régine Tardieu-Bertheau
Regards croisés sur la mode féminine : enjeux, perspectives et dilemmes éthiques. Le cas du Liban, par Carole Doueiry Verne
Du modèle Twiggy à la polémique Toscani. Vers une discussion des représentations corporelles de la féminité et profils
anorexiques dans le mannequinat, par Karine Tinat
Le designer de mode, l’œuvre d’art et la responsabilité morale de l’artiste, par Michel Dion
Bibliographie
Les auteurs
Autour de l'auteur
Michel Dion est professeur de management à la Faculté d’administration de l’Université de Sherbrooke. Avocat et éthicien (Ph. D. théol.), ses champs de recherche sont l’éthique des affaires, la spiritualité et le management, et le leadership éthique dans les organisations.
Mariette Julien est professeure à l’École supérieure de mode de Montréal/Université du Québec à Montréal. Ses intérêts de recherche sont le fondement des esthétiques vestimentaires et corporelles contemporaines ainsi que les stratégies marketing des publicités ayant pour objet le vêtement ou les cosmétiques.
Avec les contributions de Michel Dion, Carole Doueiry Verne, Lilia Goldfarb, Benoît Heilbrunn, Mariette Julien, David Le Breton, Michel Messu, Régine Tardieu-Bertheau, Karine Tinat et Marek Weltrowski.