Résumé
Depuis trois siècles, les progrès de la science économique sont régulièrement stimulés par la recherche de réponses aux préoccupations dominantes des États et des marchés. Ainsi, dans le prolongement de la crise financière des années 2008-2009, les gouvernements et les banques centrales ont aujourd’hui un impérieux besoin de mieux comprendre le tour nouveau des relations entre épargne et crédit.
Jusqu’à la fin du siècle dernier, les économistes ont ignoré l’influence que le crédit, sous ses deux faces, exerçait sur les comportements d’épargne des ménages. Or, si le crédit permet, dans un premier temps, de moins épargner pour acquérir des biens durables, dans un second temps cependant, les remboursements liés au passif accumulé viennent gonfler l’épargne. Cet « oubli » a encore de nombreuses conséquences dont la principale est de limiter les capacités de prévision de la consommation et de l’investissement, pourtant les principaux moteurs de la croissance, et les résultats des travaux les plus récents restent encore très imparfaits.
C’est aux banques centrales, en Europe et ailleurs, d’orchestrer les travaux nécessaires à la mise en parallèle des données indispensables pour améliorer les performances prédictives des modèles, et ainsi pouvoir traiter en amont les risques de crises comparables à celle des subprimes en 2008.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction – L’incroyable « oubli » des économistes pendant plus de deux siècles
Première partie – L’ignorance des relations entre comportements d’épargne et d’endettement
Première sous-partie – Les domaines dans lesquels la cécité s’est manifestée
Chapitre 1 – « Les remboursements d’emprunts ne sont pas un emploi de l’épargne »
Chapitre 2 – « Le souscription d’un crédit est sans effet sur les comportements d’épargne »
Seconde sous-partie – Causes et conséquences de ces différents oublis
Chapitre 3 – Les raisons d’aussi longs oublis
Chapitre 4 – Les conséquences de ces négligences
Deuxième partie – Un retour bien tardif à la réalité observée
Première sous-partie – Les deux étapes de la découverte des relations entre épargne et crédits
Chapitre 5 – Le crédit comme substitut du revenu ou de l’épargne des ménages (1985-1995)
Chapitre 6 – Les remboursements d’emprunts, éléments constitutifs de l’épargne des ménages (2010-2015)
Deuxième sous-partie – Crédits nouveaux et remboursements d’emprunts en Europe
Chapitre 7 – Les nouveaux crédits aux ménages dans la zone euro
Chapitre 8 – Les remboursements d’emprunts par les ménages dans la zone euro
Troisième sous-partie – Le passif des Français et son remboursement
Chapitre 9 – La pénétration du crédit aux ménages en France
Chapitre 10 – La place du crédit et des remboursements dans l’équilibre des ressources et des emplois des Français depuis la crise
Chapitre 11 – L’affectation de l’épargne des Français à leurs trois emplois : remboursements d’emprunts, investissements et placements financiers
Troisième partie – Informations à rassembler et enjeux pour la science économique
Chapitre 12 – Les informations indispensables pour progresser dans la voie tracée
Chapitre 13 – Les enjeux pour la science économique
Conclusion
Annexes
Glossaire
Autour de l'auteur
Professeur des universités, André Babeau a dirigé le Credoc de 1978 à 1984, puis le Centre de recherche sur l’épargne et le patrimoine de 1984 à 2003. Il a présidé de 1998 à 2001 le Comité consultatif des taux réglementés et, entre 2002 et 2006, le conseil scientifique de l’Observatoire de l’épargne européenne. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur les comportements financiers des ménages dans lesquels il est malheureusement resté largement victime de la cécité qu’il dénonce ici.
Journaliste économique, Jacques Barraux a été directeur de la rédaction du journal Les Échos après avoir été celui des magazines L’Expansion et L’Entreprise. Il a été le premier rédacteur en chef de la Revue française de gestion.