Résumé
Pour André Gorz, défense du « monde vécu » et défense du « milieu naturel » sont les deux faces d’une même résistance : la question écologique se pose dans le cadre plus vaste de la domination des « systèmes » (marché capitaliste et administration étatique) sur les hommes au quotidien. Tandis que le capital, à l’accroissement illimité, menace la nature qu’il pille autant que la société qu’il manipule, l’autogestion qu’il faut souhaiter est une autolimitation, selon le principe de suffisance : une gestion raisonnable et un lissage des richesses atténuent les tensions sociales et préservent les ressources naturelles.
Le choix de la décroissance est alors un arbitrage démocratique entre efforts consentis et besoins reconnus, qui assure à la fois moins de charge de travail (redistribué), plus d’autonomie (espaces coopératifs) et de sécurité (revenu garanti), et qui laisse leur temps aux activités qui valent pour elles-mêmes.
Édition, introduction et commentaires par Christophe Gilliand.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
André Gorz, penseur de la transition
par Christophe Gilliand
L’écologie politique entre expertocratie et autolimitation
André Gorz
Expertocratie
Le sens originaire du mouvement
L’autolimitation
L’autolimitation comme projet social
La décroissance, ou comment « décoloniser » le monde vécu
par Christophe Gilliand
L’idée de nature chez André Gorz
Le retour au « monde vécu »
Vers une politique de l’autonomie
L’écologie politique d’André Gorz :une visée pragmatique
Bibliographie
Autour de l'auteur
André Gorz (1923-2007) a été l’un des précurseurs de l’écologie politique et du concept de décroissance. Son œuvre et son action ont profondément marqué l’écologie et la gauche politique françaises.