Résumé
Nous ressemblons aujourd’hui ã des adolescents révoltés qui découvrent qu’ils ne peuvent ni se suffire ã eux-mêmes ni vivre leur existence ã crédit, mais qu’il faut rendre des comptes. Entre l’oubli de la dette et le blocage sur la dette impayable, il est urgent pour nos sociétés d’apprécier le juste sens de la dette, capable de relier les hommes entre eux et d’ouvrir l’avenir. « Qu’avons-nous que nous n’ayons point reçu ? » se demandait saint Augustin, soulignant ainsi que l’homme seul ne peut se rendre créateur de lui-même.
La « crise des dettes » n’est pas seulement financière et économique. Elle affecte l’identité de l’individu contemporain et signe l’échec du désir d’indépendance radical qui est au cœur du logiciel néolibéral. Cet état critique de crise identitaire constitue une occasion pour élaborer, ã la jointure de l’intime et du social, de l’éthique et du politique, un sens de la dette qui permettrait d’en porter le poids avec plus de légèreté.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction : Le juste sens de la dette
1. L’échange, le don et la dette
Le Marchand de Venise ou la complexité du commerce humain
L’économie primitive de la dette
Le capitalisme et le déplacement de la dette
Le coût de la dette sociale
2. L’expérience fondatrice de la dette
La Parabole des talents ou l’héritage d’une dette symbolique
L’existence d’une dette originaire
Le paradigme de la dette familiale
La culpabilité d’une dette impayable
La dette de responsabilité
3. L’utopie d’une société sans dette
Dom Juan ou la liberté de l’éternel fugueur
L’individualisme contemporain et le déni de la dette
Du self-made-man à l’opportuniste
La remise de dette
Conclusion : Le tragique de la dette et la joie de devenir autre
Autour de l'auteur
Philosophe de formation, Nathalie Sarthou-Lajus est rédactrice en chef adjointe de la revue Études depuis 2007. Elle est l’auteur de L’Éthique de la dette (Puf, 1997), La Culpabilité (Armand Colin, 2002), et La Défaite de la volonté (avec Jacques Arènes, Seuil, 2005)