Résumé
En 2000, l’ONU a établi des Objectifs du millénaire pour le développement, visant notamment à réduire de moitié l’extrême pauvreté d’ici 2015. En 2000, l’Union européenne a lancé sa stratégie dite de Lisbonne, contenant une invitation à « donner un élan décisif à l’élimination de la pauvreté » à l’horizon 2010. Depuis 2007, la France s’est fixé un objectif de réduction d’un tiers de la pauvreté, sur cinq ans.
Ces objectifs quantifiés de réduction et d’élimination de la pauvreté transforment l’action publique aux trois échelles internationale, européenne et française. Quelles sont les définitions, les indicateurs et les mesures de la pauvreté sur ces trois plans ? Quels sont les traductions concrètes et les débats liés à ces démarches ? Quels sont les points de concordance et de cohérence entre les ambitions internationales, la construction européenne et les politiques sociales françaises ?
Nourrie par le droit et la statistique, cette analyse propose un panorama, à trois niveaux, des politiques de lutte contre la pauvreté.
Caractéristiques
Sommaire
Préface
Introduction
Du nouveau par les objectifs (le monde, l’Union européenne, la France)
Toujours une question de définition et d’estimation
Trois échelles de « droit mou », trois batteries d’objectifs et d’indicateurs
Chapitre premier. — Le monde et l’ambition de réduction de moitié de l’extrême pauvreté
Origine et déclaration des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD)
Mise en application et suivi des OMD
Planification bureaucratique ou mobilisation salvatrice ?
Chapitre II. — L’Europe et l’élimination de la pauvreté dans l’Union
La lutte contre la pauvreté sur l’agenda communautaire
Des objectifs communs et des indicateurs partagés
« Mollesse » de la méthode et de l’objectif d’élimination de la pauvreté ?
Chapitre III. — La France et l’engagement de réduire d’un tiers sa pauvreté
Élaboration et consécration d’un objectif
Abondance d’indicateurs et d’objectifs autour de la pauvreté
Un objectif légal, mais déloyal ?
Chapitre IV. — Trois démarches aux correspondances multiples
Les trois portefeuilles d’indicateurs
Trois indicateurs « centraux » en un tableau
Un rapprochement impertinent ?
Conclusion
Des objectifs sans obligation qui placent les politiques sous contrainte
Cinq suggestions
L’Union européenne en 2020 : 20 millions de pauvres en moins ?
Post-scriptum (pouvant aussi se lire comme préambule)
Autour de l'auteur
Julien Damon, professeur associé à Sciences Po (master d’Urbanisme), est ancien président de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES). Il a publié aux PUF, notamment, Questions sociales et questions urbaines (2010), Questions sociales : analyses anglo-saxonnes (2009), L’exclusion (« Que sais-je ? », 2008) et La question SDF. Critique d’une action publique (2002).