Résumé
En finir avec la mort donnée aux animaux ? Tel est le dessein des mouvements de défense de la cause animale : mettre fin à la violence sur les animaux d’élevage industriel et instaurer avec eux un véritable rapport moral, sur fond de libération et d’éthique animales. Fini la viande et fini l’élevage. Ce végétarisme éthique, fondé sur la reconnaissance d’une commune égalité de valeur et de droit des humains et des animaux, serait au fondement même d’une nouvelle « civilisation » purgée de sa gangrène : le spécisme.
Contre ce mouvement de rationalisation morale du comportement des hommes à l’égard des animaux d’élevage et contre les systèmes industriels qui se réduisent à la production et à la sélection, par la destruction des plus faibles, des bêtes à forte valeur marchande, les éleveurs et les salariés nous invitent à penser autrement la question de la mort que nous leur donnons pour nous nourrir, et donc pour vivre. Il s’agit pour nous, comme pour eux, de renouer avec la mort et non d’en finir avec elle, par l’établissement d’un vivre-ensemble au travail fondé sur l’amour avec la mort, le bien avec le mal, et non sur leur dissociation.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction. — À l’aube de soleil vert
Chapitre 1. — En finir avec la souffrance et la mort des bêtes : éthique et végétarisme
Raisons éthiques d‘une abstinence à manger de la viande animale
De l’impossibilité d’être un carnivore éthique
Une position pratique
Les fondements « théoriques » d’une position de principe
Utilitarisme et libération animale
Déontologisme et droits moraux des animaux
Chapitre 2. — Vivre avec des animaux d’élevage autrement : (re)donner du « sens à l’éthique »
Changer de question, changer d’approche
Vivre et travailler avec les animaux : un usage sensible de la raison
Chapitre 3. — Tuer des animaux : un engagement moral
La relation de travail aux animaux : de la gratitude
L’euthanasie d’une bête : un engagement courageux
Chapitre 4. — L’industrie porcine : produire et détruire
L’industrie porcine : la mort comme travail prescrit
Mise à mort industrielle des animaux : déni de la vie, déni de la mort
Chapitre 5. — Banalisation de la violence envers les animaux
L’industrie porcine : produire et prendre sans remercier
Le consentement des travailleurs au « sale boulot » de destruction
Formation à « l’euthanasie » dans l’industrie porcine : acculturation et déshumanisation des éleveurs et salariés
Conclusion
Autour de l'auteur
Sébastien Mouret est sociologue, membre du Centre de recherche sens éthique et société. Ses travaux portent sur les relations entre humains et animaux.