Voies du droit (les)
Présentation
Fondée en 1986 par Mireille Delmas-Marty, Gérard Timsit et Jean-Pierre Royer, la collection « Les voies du droit » est une collection d’essais, de débats et d’ouvrages de réflexion sur la théorie et les évolutions du droit.
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Le projet à l’origine de cette collection était clair : ce sont les voies du droit. Des voies menant vers plus de souffrance et plus de lois, ou retrouvant le sens et le respect du droit ? Question pressante pour le juriste, qui voit surgir ici ou là des signes avant-coureurs de bouleversement.
Le plus visible est l’accroissement en nombre. Il se mesure d’abord aux normes juridiques produites. Également à la multiplication des lieux où se dit et se fait le droit : nationaux, infra- et supra-nationaux. Quand il s’y ajoute d’autres phénomènes, de nouvelles techniques de communication par exemple, la conception traditionnelle, immobile, unidimensionnelle, hiérarchisée, s’en trouve bousculée, révélant peut-être une mutation des logiques.
À l’horizon, d’autres figures possibles, des modèles relevant d’une autre cohérence : mobiles, pluridimensionnels, aléatoires. Autant de vérités que chacun est amené à saisir à travers sa discipline et son itinéraire propres. Faire apparaître ces vérités, n’en imposer aucune, éviter le glissement inconscient de l’une à l’autre, tel est le projet de cette collection d’essais, projet d’ouverture d’une discipline longtemps fermée sur elle-même : ouverture nécessaire à qui veut aujourd’hui penser le droit.
« Les voies du droit » ont exploré les nouveaux registres de la théorie juridique. La mesure avait été donnée par Mireille Delmas-Marty, Le flou du droit. Du Code pénal aux droits de l’homme, et Gérard Timsit, Thèmes et systèmes de droit. D’autres réflexions ont enrichi le projet, portant sur des domaines variés du droit, contributions tantôt individuelles, comme celles de Paul Dubouchet, Sémiotique juridique, de Gérard Timsit, Les noms de la loi, puis Archipel de la norme, de Denis Salas, Du procès pénal. Éléments pour une théorie interdisciplinaire du procès, d’Alain Supiot, Critique du droit du travail, d’Emmanuel Breen, Gouverner et punir, de Gérard Farjat, Pour un droit économique, tantôt à plusieurs voix, Mireille Delmas-Marty (sous la direction de), Critique de l’intégration normative, Jean-Luc Bodiguel, Christian Garbar et Alain Supiot (sous la direction de), Servir l’intérêt général. Droit du travail et fonction publique, émanant, au-delà de la seule scène française, de l’espace francophone : Michel van de Kerchove et François Ost, Le système juridique entre ordre et désordre, puis Le droit ou les paradoxes du jeu, Claude Klein, Théorie et pratique du pouvoir constituant, André Lajoie, Jugements de valeur, puis Quand les minorités font la loi ; Pierre Moor, Pour une théorie micropolitique du droit, voire international : Neil MacCormick, Raisonnement juridique et théorie du droit.
Plus largement, la dimension comparatiste, spécialement européenne, a toujours été au cœur de la collection, que ce soit avec les ouvrages d’André-Jean Arnaud, Pour une pensée juridique européenne, de Mireille Delmas-Marty (sous la direction de), Raisonner la raison d’État. Vers une Europe des droits de l’homme, puis Procès pénal et droits de l’homme. Vers une conscience européenne, de Jean-Louis Halpérin, Entre nationalisme juridique et communauté de droit, ou de Christine Lazerges (sous la direction de), Figures du parquet.
Depuis trente ans, « Les voies du droit » ont rendu compte des évolutions du droit et des débats d’actualité, en prenant soin de les restituer dans leur dimension théorique au sein du système juridique, comme en témoignent les ouvrages de Claude-Albert Colliard et Gérard Timsit (sous la direction de), Les autorités administratives indépendantes, de Martine Rémond-Gouilloud, Du droit de détruire. Essai sur le droit de l’environnement, de Danièle Bourcier, La décision artificielle, de Pierrette Poncela et Pierre Lascoumes, Réformer le Code pénal. Où est passé l’architecte ?, de Daniel Borrillo, Homosexualités et droit. De la tolérance à la reconnaissance juridique, de Christine Noiville, Du bon gouvernement des risque. Le droit et la question du « risque acceptable ».