Ethnologies
Présentation
Fondée en 1989, la collection « Ethnologies » offre un champ de publication aux travaux d’ethnologie dans la variété de leurs aspects : l’approche concrète, précise, descriptive de l’ethnographie ; le souci de la comparaison méthodique entre civilisations et cultures ; la perspective théorique sans laquelle les applications de la méthode comparative risqueraient de perdre tout sens.
Elle donne donc place aux monographies, mais dans la mesure seulement où celles-ci, véritables études de cas, provoquent un débat sur un sujet d’anthropologie générale, à l’exemple de celles de Pierre Bidart, La singularité basque ; Hua Cai, Une société sans père ni mari. Les Na de Chine ; Jean Cuisenier, Le feu vivant. La parenté et ses rituels dans les Carpates ; et Les noces de Marko. Le rite et le mythe en pays bulgare ; Barbara Glowczeswdki, Du rêve à la loi chez les Aborigènes. Mythe, rite et organisation sociale en Australie ; Iréna Talaban, Terreur communiste et résistance culturelle. Les arracheurs de masque ; Carmelo Lison Tolosana, Sorcellerie, structure sociale et symbolisme en Galice. Des données de caractère monographique peuvent aussi trouver leur place ici pour autant qu’elles contribuent à valider une interprétation théorique en raison de la qualité et de la précision des descriptions : ce sont les ouvrages de Francis Affergan, Martinique. Les identités remarquables ; Jacques Galinier, La moitié du monde : le corps et le cosmos dans le rituel des Indiens Otomi ; Christiane Salomon, Ancêtres, maladies et guérison en pays kanak ; Bernard Traimond, Une cause nationale : l’orthographe française. Il arrive encore que certaines monographies prennent ouvertement en compte des finalités de politique sociale méritant un examen détaillé et approfondi les habilitant à figurer dans la collection, comme les ouvrages de Sylvie Fainzang, Ethnologie des anciens alcooliques ; et La relation médecin-malades : information et mensonge ; Michèle Cros, Résister au sida. Récits du Burkina ; Richard Price, Le bagnard et le colonel ; Thierry Wendling, Ethnologie des joueurs d’échec ; ou Maurice Duval, Un ethnologue au Mandarom. Enquête à l’intérieur d’une secte.
La collection privilégie la perspective comparative, non dans l’intention de rapprocher abstraitement des civilisations et des cultures sans rapports historiques entre elles, mais en vue de dégager des interactions effectives entre formations sociales différentes. S’y emploient Isabelle Combes, La tragédie cannibale chez les anciens Tupi-Guarani ; Charlie Galibert, La Corse, une île et le monde ; Jean-Pierre Hassoun, Hmong du Laos en France. Changement social, initiatives, adaptations ;ou, à une échelle plus large, Jack Goody, Famille et mariage en Eurasie ; Jean-François Gossiaux, Pouvoirs ethniques dans les Balkans ; Boris Rybakov, Le paganisme des anciens Slaves ; et Jean-Michel Sallmann, Visions indiennes, visions baroques. Les métissages de l’inconscient .
Le champ des civilisations et des cultures prises en compte ne se limite pas à une région du monde. La collection accueille des ouvrages dont la matière provient de la Chine aussi bien que de l’Océanie ou de l’Afrique ; de la France, aussi bien que de l’Amérique ou de la Russie. On y lit ainsi, d’Anne-Marie Thiesse, Ecrire la France. Le mouvement régionaliste entre la Belle Epoque et la Libération ; mais aussi, de David Brumble, Les autobiographies d’Indiens d’Amérique, ou, de François Heran, Le bourgeois de Séville. Terre et parenté en Andalousie , de Christiane Bougerol, Une ethnographie des conflits aux Antilles. Jalousie, commérages, sorcellerie ; de Lise Gruel-Apert, La tradition orale russe ; ou, de Jean-Michel Sallmann, Naples et ses saints à l’âge baroque. Une attention particulière est néanmoins portée à l’Europe, dans la proportion d’un tiers des ouvrages environ.
La voie est ouverte à des ouvrages de synthèse ou à des essais plus théoriques : d’Alain Ballabriga, Les fictions d’Homère. L’’invention mythologique et cosmographique dans l’Odyssée ; de Jean Cuisenier, La maison rustique : logique sociale et composition architecturale ; et Penser le rituel ; de Richard Lioger, La folie du chaman. Histoire de l’ethnopsychanalyse ; d’Emilia Masson, Le combat pour l’immortalité. Héritage indo-européen dans la mythologie anatolienne ; de Serge Tcherkezoff, Le mythe occidental de la sexualité polynésienne ; de Francis Zimmermann, Enquête sur la parenté. La traduction de livres devenus classiques mais inédits en langue française trouve ici son lieu naturel : ainsi de Jack Goody, Entre l’oralité et l’écriture ; ou de Victor Turner, Le phénomène rituel. Structure et contre-structure.
Enfin, une série distincte, au format plus petit et au nombre de pages plus court, « Ethnologies Controverse », accueille des essais sur des questions théoriques disputées, avec des ouvrages tels celui que dirige Francis Affergan, Construire le savoir anthropologique ; ceux de Mondher Kilani, Guerre et sacrifice ; de Philippe Laburthe Tolra, Critique de la raison ethnologique. Discutées aussi, des questions sensibles méritent d’éveiller l’attention de l’ethnologue, comme celles que retiennent Maurice Duval, Ni morts ni vivants : marins ! Pour une ethnologie du huis-clos ; Sylvie Fainzang, Médicaments et société. Le patient, le médecin et l’ordonnance ; Aïda Lanafani-Zahar, Le mouton et le mûrier. Rituel du sacrifice dans la montagne libanaise ; ou Bernard Vernier, Le visage et le nom. Contribution à l’étude des systèmes de parenté.
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Directeurs de collection
La collection « Ethnologies » est dirigée par Jean Cuisenier