La présence médiatique des sujets du combat féministe n'a jamais été aussi forte que ces dernières années, depuis l’avènement du Mouvement #Metoo, en 2017 : la lutte contre toutes les violences faites aux femmes, les féminicides, le débat autour de la notion de consentement, les inégalités de genre associées aux inégalités raciales. Le féminisme secoue nos sociétés, éclaire de façon nouvelle de multiples thématiques et nourrit les réflexions de nombreux auteurs. Nous vous proposons une sélection de lectures pour continuer à apprendre, réfléchir et débattre.
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À côté du genre. Sexe et philosophie de l'égalité, de Geneviève Fraisse
Le contemporain démocratique nous invite, depuis quelques décennies, à penser le sexe et le genre. La légitimité de cette réflexion s’affirme enfin. Dans cet ouvrage qui réunit La controverse des sexes, La différence des sexes et un recueil d'articles inédits, la démarche privilégie l’« à côté » d’une recherche des définitions et des identités. Le passage conceptuel de « sexe » à « genre » demande une distance critique. C’est à partir d’un repérage des lieux dans une histoire de la pensée philosophique, littéraire et factuelle que les questions philosophiques sont identifiées et développées par l'autrice. Car il s’agit de comprendre ce qui surgit quand égalité et liberté se révèlent comme des enjeux, dans la politique et la création, l’économique et le corps, la pensée et l’agir.
Naissance de l'écoféminisme, de Françoise d'Eaubonne
Ce texte de Françoise d’Eaubonne est un chapitre central de son ouvrage Le féminisme ou la mort paru en 1974. C’est là qu’est utilisée pour la première fois en français la notion d’« écoféminisme ». En voyant des racines communes dans la domination des femmes et la destruction de la nature, l'autrice, figure majeure du féminisme français, apporte une lecture écologique aux enjeux féministes des années 1970 et une perspective féministe à l’écologie politique française.
Le rire des femmes, de Sabine Melchior-Bonnet
Faire rire est une prérogative des hommes. Subversif et incontrôlable, le rire a longtemps été interdit aux femmes. Au nom de la bienséance, de la beauté et de la discrétion, il convenait d’opposer rire et féminité.
Sabine Melchior-Bonnet s’attache à décrypter les raisons historiques de cet interdit et montre comment les femmes se sont peu à peu emparées du pouvoir de faire rire.
Sexe, genre et sexualités, Elsa Dorlin
Cette deuxième édition de l'incontournable ouvrage d'Elsa Dorlin porte sur les philosophies féministes de ces cinquante dernières années, dont la richesse et l’engagement en font l’un des champs les plus novateurs de la recherche philosophique actuelle : le féminisme marxiste, le féminisme « post-moderne » et la théorie queer, l’épistémologie, l’éthique féministes, l’histoire et la philosophie féministes des sciences, le black feminism et l’intersectionnalité.
Pour découvrir la 1ère édition
Mon genre d'histoire, Christine Bard avec Jean-Marie Durand
Depuis ses premiers travaux de recherche à la fin des années 1980, Christine Bard a embrassé une cause, tout autant professionnelle et intellectuelle que personnelle. Historienne du féminisme, de l’antiféminisme et du genre, elle évoque dans cet ouvrage de la collection du centenaire, ce qui l’a guidée et animée dans son parcours et éclaire les débats vifs qui traversent la société depuis le mouvement #MeToo au regard d’une longue histoire, souvent méconnue.
Céder n'est pas consentir, Clotilde Leguil
À partir de l’actualité du mouvement #MeToo et du récit de Vanessa Springora, Clotilde Leguil explore les racines subjectives du consentement. Depuis la psychanalyse, elle montre que le désir n’est pas la pulsion et que la confrontation au forçage laisse une marque ineffaçable. Pourquoi ne puis-je rien en dire une fois que celui-ci a eu lieu ? Comment à nouveau consentir à dire ?
Comment devrions-nous parler de sexe ? Du nôtre, de celui que l’on pratique ? C’est un acte privé chargé de sens public, une préférence personnelle façonnée par des forces extérieures, un lieu où plaisir et éthique peuvent se dissocier sauvagement. Depuis le mouvement #MeToo, beaucoup se sont attachés à la question du consentement comme cadre clé pour parvenir à la justice sexuelle. Pour appréhender le sexe dans toute sa complexité (ses ambivalences profondes, son rapport au genre, à la classe, à la race et au pouvoir), Amia Srinivasan souligne pourtant la nécessité d’aller au-delà du « oui et non », de l’acte voulu et du non désiré. Pour y parvenir, elle interroge les relations tendues entre discrimination et préférence, pornographie et liberté, viol et injustice raciale, punition et responsabilité, plaisir et pouvoir, capitalisme et libération. Incisif et très original, Le Droit au sexe est un examen historique de la politique et de l’éthique du sexe, animé par l’espoir d’une autre sexualité.
L'être et le genre. Homme/Femme après Lacan, Clotilde Leguil
Le climat du XXIe siècle est à l’affranchissement des normes de genre. Les sujets contemporains croient de moins en moins en des rôles d’homme et de femme, qu’ils n’auraient qu’à jouer comme une partition écrite à l’avance. Ils ont raison. Cette nouvelle émancipation fait-elle pour autant disparaître la valeur de la question du genre dans une existence ? Que reste-t-il du genre une fois que l’on en a déconstruit les normes ?
Dictionnaire des féministes. France - XVIIIe-XXIe siècle, Sylvie Chaperon, Christine Bard
Ce dictionnaire est à la fois biographique et thématique. Il rend compte, avec méthode et pédagogie, de toute la richesse du mouvement féministe en France. Il pourra accompagner les découvertes et les approfondissements pour tous les publics, à l’université, dans les médias, dans les mouvements militants.
Bonne lecture !