Le centenaire de la mort de Marcel Proust
En cette année 2022, nous célébrons le centenaire de la mort de Marcel Proust, un des auteurs les plus emblématiques de la littérature française.
À cette occasion, nous vous proposons de découvrir ou redécouvrir différents ouvrages publiés aux Puf qui éclairent, d'une façon ou d'une autre, son oeuvre :
Réédition 2022
Proust et les signes, de Gilles Deleuze
Deleuze à la recherche de Proust
Le mot « signe » est un des mots les plus fréquents de la Recherche, notamment dans la systématisation finale qui constitue Le Temps retrouvé. La Recherche se présente comme l’exploration des différents mondes de signes, qui s’organisent en cercles et se recoupent en certains points. Car les signes sont spécifiques et constituent la matière de tel ou tel monde. On le voit déjà dans les personnages secondaires : Norpois et le chiffre diplomatique, Saint-Loup et les signes stratégiques, Cottard et les symptômes médicaux. Un homme peut être habile à déchiffrer les signes d’un domaine, mais rester idiot dans tout autre cas : ainsi Cottard, grand clinicien. Bien plus, dans un domaine commun, les mondes se cloisonnent : les signes des Verdurin n’ont pas cours chez les Guermantes, inversement le style de Swann ou les hiéroglyphes de Charlus ne passent pas chez les Verdurin. L’unité de tous les mondes est qu’ils forment des systèmes de signes émis par des personnes, des objets, des matières ; on ne découvre aucune vérité, on n’apprend rien, sinon par déchiffrage et interprétation.
L’œuvre de Proust n’est pas un exercice de mémoire, volontaire ou involontaire, mais, au sens le plus fort du terme, une recherche de la vérité qui se construit par l’apprentissage des signes. Il ne s’agit pas de reconstituer le passé mais de comprendre le réel en distinguant le vrai du faux.
Réédition 2022
Proust, les horreurs de l'amour, de Nicolas Grimaldi
L'inaccessible objet du désir
« La Recherche est le roman des déceptions [...] Tout se passe chez Proust comme s'il suffisait d'obtenir ce qu'on avait le plus désiré pour s'étonner presque aussitôt de le trouver si peu désirable. » D'où vient une déception aussi généralisée ? Pour répondre à cette question, l'auteur analyse à partir de l'œuvre de Proust la séparation de la conscience et du monde, le deuil du réel, les illusions de l'imaginaire, les contradictions du désir et les horreurs de l'amour. À travers Proust, Nicolas Grimaldi poursuit ainsi sa propre analyse de l'imaginaire, du désir et du temps, déjà esquissée dans ses précédents ouvrages : Traité de la banalité et Préjugés et paradoxes.

Petit proustillants, de Jacques Géraud
Un émule de Marcel, élève de Condorcet, écrit en 36 récits très contemporains ses fantasmes sur les sujets les plus variés, d'adidas à zappinge, delifting à viagra... Ces courts récits "à la manière de..." sont des fantaisies pleines d'humour sur quelques objets ou comportements de notre époque.
Marcel Proust. Visiteur des psychanalystes, de Andrée Bauduin et Françoise Coblence
Ces textes sont parus dans un numéro spécial de la Revue française de psychanalyse. De nombreux travaux biographiques ont été publiés sur Proust mais curieusement peu de recherches psychanalytiques. L'oeuvre de Proust contient ce que Freud nommait "une science de l'âme". Pour autant le passé retrouvé n'est pas le passé refoulé. Les auteurs analysent les méandres du texte, les thèmes susceptibles de livrer quelques secrets de l'inconscient proustien.
La Tentation de Marcel Proust, de Anne Henry
Mi-fiction mi-autobiographie, À la recherche du temps perdu répond à la volonté de son auteur de se fabriquer une identité narrative destinée à apaiser un malaise existentiel diffus. Chez Marcel Proust si ce malaise a donné lieu à une tentation nihiliste trouvant dans la philosophie de Schopenhauer un appui théorique, il a surtout permis que soit mise en jeu et en forme une conception de la psyché qui servira de modèle à toute la modernité. Cette conception qui repose presque exclusivement sur la crise du sujet explique que les structures constitutives du Moi (arbitraire du pouvoir de l'inconscient, emprisonnement dans son organisme, fatale dénaturation des mouvements affectifs, impuissance de l'intelligence) justifient à elles seules les errements du protagoniste, les doutes identitaires dont il est assailli comme la destruction des rapports communautaires auxquels il prend part. Mais la modernité de Proust ne se révèle pas seulement dans la peinture de ce destin catastrophique, elle éclate encore plus dans l'étonnant rétablissement qui à la fin du roman, remet le sujet au centre de lui-même et lui permet de surmonter sa tentation première.
Le sommeil de Marcel Proust, de Dominique Mabin
La «Correspondance» de Proust révèle l'influence des dérèglements de son sommeil sur son existence quotidienne. L'auteur de cet essai, professeur de neurologie, retrace ce parcours insomniaque en fonction de nos connaissances actuelles sur le sommeil et l'action des somnifères.
La recherche du temps perdu, de Gérard Cogez