Dans la série « Biographies », les meilleurs universitaires livrent leur vision de personnages historiques choisis tant pour l’impact de leurs actions sur le cours du monde que pour la singularité ou l’exemplarité de leur vie, dans quelque domaine que ce soit. Rédigés dans un style clair et dans un format court, ces portraits se démarquent par une liberté de ton conjuguée à une grande rigueur scientifique, avec pour objectif de donner à lire à chacun le meilleur de l’histoire d’aujourd’hui. Après Hitler et De Gaulle, c’est au tour du Roi Arthur d’être l’objet d’un volume écrit par Alban Gautier, historien spécialiste du haut Moyen Âge. Au mois d’avril suivra Aimé Césaire, dépeint par Véronique Corinus, spécialiste des littératures antillaises.
César
Christophe Badel
César voulait-il être roi ? Ses contemporains l’ont cru et ses meurtriers l’ont tué pour cette raison, mais les historiens actuels remettent cette théorie en question. Dans cette biographie, Christophe Badel, l’un de ses plus grands spécialistes contemporains de César, revient aux sources, de ses origines patriciennes à la guerre sans merci qui l’opposa à Pompée, pour démêler la légende de l’histoire et retracer son tumultueux destin.
Aimé Césaire
Véronique Corinus
De sa naissance en 1913 à sa mort en 2008, Aimé Césaire a accompagné l’ensemble du grand processus de décolonisation du XXe siècle. Fils et petit-fils d’esclave, il a fait de l’engagement anticolonial le principe de son existence. En témoigne le manifeste du mouvement de la Négritude, fondé avec Léopold Sédar Senghor et Léon-Gontran Damas, que constitue son Cahier d’un retour au pays natal. La Négritude, à la fois prise de conscience intellectuelle et refus politique de l’assimilation, est incontestablement l’un des principaux volets culturels de la décolonisation mondiale.
Parallèlement, Césaire a mené le combat politique en représentant la Martinique à l’Assemblée nationale cinquante ans durant. Face aux trahisons qu’ont constitué à ses yeux la loi de départementalisation, dont il a été le rapporteur, et le communisme, il a créé le Parti progressiste martiniquais pour défendre l’autonomie. Son écriture singulière, dont la puissance évocatrice est un appel à l’insoumission des peuples et au redressement de l’être, fait de lui un immense écrivain de langue française et une figure majeure de l’humanisme du XXe siècle.
Le roi Arthur
Alban Gautier
Dès les tout premiers textes, l’histoire et la légende se confondent. Les récits faisant référence à un guerrier ou à un roi nommé Arthur sont apparus dans la Grande-Bretagne du haut Moyen Âge, vers 800. Personnage à la fois situé dans le temps et auréolé de mystère, a-t-il réellement existé ? Et comment, dans les siècles suivants, les rapports entre l’histoire et la légende ont-ils évolué ? Pourquoi certains ont-ils jugé bon de défendre l’historicité du personnage, alors que d’autres l’ont farouchement niée ?
Des premiers siècles médiévaux jusqu’aux derniers développements de la série Kaamelott, en passant par le temps des Plantagenêts et le siècle des Tudors, le lecteur suivra ainsi le devenir singulier d’un roi qui est devenu l’un des grands mythes de l’Occident.César Christophe Badel César voulait-il être roi ? Ses contemporains l’ont cru et ses meurtriers l’ont tué pour cette raison, mais les historiens actuels remettent cette théorie en question. Dans cette biographie, Christophe Badel, l’un de ses plus grands spécialistes contemporains de César, revient aux sources, de ses origines patriciennes à la guerre sans merci qui l’opposa à Pompée, pour démêler la légende de l’histoire et retracer son tumultueux destin.
De Gaulle
Bernard Phan
S’il est une figure marquante de la France du XXe siècle, c’est bien le général de Gaulle. Symbole de la Résistance, mettant un terme à la guerre d’Algérie et grand réformateur, il est aussi l’homme de la France d’avant 1968, profondément conservateur. Les hommes et les femmes politiques se définissent aujourd’hui « gaullistes » ou « antigaullistes », comme si « le Général » ne souffrait aucune nuance. De fait, assumant l’histoire de France dans son entier, il a voulu que le pays reste à la seule place qui lui convienne : la première. Cette « certaine idée de la France », qui perdure aujourd’hui dans le monde entier, il l’a imposée à ses citoyens comme à ses partenaires et à ses adversaires en appliquant à la politique une ruse militaire qui ne lui a jamais manqué, faite d’adaptation aux événements, d’esquives et de contre-attaques décisives.
Hitler
Johann Chapoutot et Christian Ingrao
Deux grands noms de l’histoire de l’Allemagne contemporaine dressent une biographie renouvelée du personnage le plus fantasmé du XXe siècle. D’où venait Hitler, quel était son véritable but et l’a-t-il atteint ? Plus qu’un portrait, c’est un parcours, entre échecs personnels et succès politiques, entre folles obsessions et pragmatisme froid, que retracent Johann Chapoutot et Christian Ingrao. L’une de ses prophéties était : « Il n’y aura plus jamais de novembre 1918 dans l’histoire allemande » ; lui et le peuple allemand ne survivraient pas à la défaite. En déconstruisant méthodiquement le mythe – cette ambition ultime d’Hitler et de Goebbels –, le travail de l’historien peut aider à vaincre une dernière fois le nazisme : Hitler n’était pas un personnage particulièrement remarquable, et pourtant il a su séduire et convaincre ; son projet promettait le bonheur et le règne aux Allemands, et l’ampleur de ses crimes est inédite et documentée. Comment a-t-il pu entraîner toute une population aussi loin dans le meurtre et, in fine, l’autodestruction ?