« Comment envisager aujourd’hui l’innovation ? Quels sont les meilleurs moyens d’encourager les idées nouvelles ? Comment penser clairement aux conséquences possibles de ces idées, et agir afin d’en maximiser les effets positifs et d’en limiter les effets négatifs ? » Telles sont les questions sur lesquelles Tim Harford, économiste et journaliste britannique, nous invite à réfléchir dans son nouveau livre L'économie mondiale en 50 inventions, à travers cinquante innovations qui ont été autant de révolutions économiques. Éclairant les principes fondamentaux de l’économie par son style accessible, son humour et sa curiosité, il voyage à travers les époques et les continents pour raconter l’histoire de chacune de ces inventions, de ses contributeurs et de ses détracteurs.
Ces inventions qui réinventent notre vie
« Les innovations réelles ne se présentent pas dans un catalogue sur papier glacé : elles façonnent notre monde, que nous les achetions ou pas. »
Certaines inventions ont eu des effets inattendus sur notre mode de vie : notre façon de jouer, de manger, d’élever nos enfants, voire même le choix de nos partenaires sexuels. La pilule, en offrant aux femmes une indépendance nouvelle et un contrôle sur leur fertilité, leur a ouvert les portes de carrières jusque-là réservées aux hommes. En cela, elle a constitué une révolution sociale mais aussi économique.
Dans un domaine différent, l’arrivée des grands magasins a bouleversé notre rapport à la consommation. L’accessibilité sans considération de la classe sociale et le prix unique des articles a développé le « shopping total », dans des lieux où tout et n’importe quoi s’achète, modifiant profondément nos habitudes, nos besoins et nos envies.
Les gagnants et les perdants
« Même l’invention d’un meilleur piège à rats est une mauvaise nouvelle pour les fabricants de souricières traditionnelles. Et ce n’est pas non plus une bonne nouvelle pour les souris. »
Les idées nouvelles font souvent pencher la balance du pouvoir économique, et ne bénéficient pas à tout le monde. À l’origine modeste projet étudiant à l’université Stanford, Google a aujourd’hui la réponse à toutes les questions et la solution à tous les besoins. Toute-puissante et indétrônable, la firme pose malgré tout quelques questions : la transparence des prix nuit aux commerces, les bibliothèques prennent la poussière, la publicité en ligne facilite la fraude…
Quant au passeport, outil de contrôle économique et social présenté comme sécurisant, il se base sur nos origines pour conditionner nos opportunités et notre liberté ; ainsi, sans la bonne couleur de passeport, il devient presque impossible de se faire une place dans ce monde.
Les systèmes qui font marcher notre économie
« Un roulement à billes normalisé n’a rien de prestigieux, mais c’est sur ce genre d’objet que repose une économie qui fonctionne, au sens propre comme au sens figuré. »
Notre économie moderne est bâtie sur la normalisation, sur des systèmes de référence. Le code-barres par exemple, symbole des forces du capitalisme planétaire et impersonnel, a transformé l’équilibre du pouvoir dans le secteur alimentaire.
De son côté, la chaîne du froid a révolutionné le commerce international et la médecine mais surtout, notre système d’alimentation. Elle est devenue un rouage prépondérant de l’économie mondiale.
D’où viennent les inventions ?
« Beaucoup des inventions de ce livre ont de nombreux parents, car elles ont évolué au fil des décennies ou des siècles. La réponse la plus honnête à cette question est donc : “De presque tous les endroits auxquels vous pouvez penser.” »
Les inventions répondent parfois à une demande, en réaction à un monde qui évolue ; parfois à une pression de l’offre, dans une chasse au profit ; parfois par analogie… L’iPhone, produit le plus rentable de l’histoire, a défini l’économie moderne. Inexistant il y a un peu plus de dix ans, cette invention est devenue un symbole de notre époque. Il est néanmoins avant tout le produit de multiples technologies essentielles – nées de différents inventeurs – sans lesquelles il n’aurait jamais pu exister : les puces mémoires, l’affichage à cristaux liquides, le GPS, l’écran tactile…
Il est d’ailleurs totalement dépendant de la pile, inventée à l’aube du XIXe siècle par Alessandro Volta et à l’origine d’une série d’évolutions, jusqu’aux batteries que nous utilisons quotidiennement. D’ailleurs, ces dernières ne sont jamais suffisantes pour l’utilisateur, et c’est une priorité économique de les améliorer encore. Pour permettre de meilleures performances – qui auront instantanément besoin d’être dépassées.
Découvrez dès maintenant L'économie mondiale en 50 inventions, traduit par Laurent Bury, et plongez au cœur des mécanismes de l'économie.
« Les inventions nous amènent plus vite sur nos lieux de vacances. Les inventions sont amusantes. Les inventions rapportent de l’argent. […] Mais il ne faut pas tomber dans l’erreur de croire que les inventions se limitent à des solutions. Elles sont bien davantage. Les inventions influencent notre vie de manière imprévisible, et alors qu’elles résolvent les problèmes des uns, elles en créent souvent pour les autres. »