Carole Talon-Hugon, philosophe spécialiste d’esthétique et autrice de L’Art sous contrôle, et Les arts du XXe siècle éclaire, dans un entretien au « Monde », les vifs débats qui agitent le monde de la BD et de l’art.
L’occasion de (re)découvrir une sélection d’essais qui questionnent l’art et ses mutations.
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Le plaisir des images
Maxime Coulombe
Omniprésentes et soupçonnées de bien des maux contemporains, les images répondent à certains de nos besoins essentiels : elles nous émeuvent et nous apaisent, elles nous instruisent et stimulent notre mémoire, nos sens, nos émotions et nos désirs. Mais qu’est-ce qu’une image ? Face à elles, quels mécanismes opèrent en nous ? Comment expliquer le goût et le plaisir commun que nous avons à les contempler ? Dans une approche originale, à la fois historique, artistique et neuroscientifique, Maxime Coulombe explore le puissant pouvoir mémoriel et affectif des images, la manière dont elles réveillent nos souvenirs et nourrissent nos fantasmes, la force avec laquelle elles nous ébranlent et leur capacité à lever le voile sur notre vie intérieure.
Art et concepts
François L'Yvonnet
Renversement singulier, ce n’est plus le philosophe qui écrit sur l’art, ce sont ici des artistes qui écrivent de la philosophie. Non pas à propos de, mais à partir de : des artistes réfléchissent à leur propre travail en explorant et exploitant des concepts élaborés par un philosophe. Ils n’écrivent pas sur l’œuvre finie, mais exposent comment l’œuvre se fait, comment l’œuvre est à l’œuvre : comment l’artiste crée. Or l’artiste crée aussi en concevant. Depuis plusieurs années déjà, le chantier philosophique de François Jullien inspire de nombreux artistes dans leur pratique : que ce soit dans la peinture ou la mise en scène théâtrale, dans la danse ou l’architecture, en passant par la musique, l’art du paysage ou le cinéma, etc. Ils nous dévoilent dans cet ouvrage comment leur art tire parti des concepts du philosophe – comme ceux d’entre, d’écart, de désapparaître, d’intime, d’inouï, de dé-coïncidence, entre autres. La main de l’artiste valide ainsi le concept comme outil. Ce n’est plus le conceptuel qui éclaire le perceptif, c’est le perceptif de l’art qui éclaire en retour le conceptuel de la philosophie.
L'art autrement qu'art
Dominique Chateau
Maintes fois annoncé, le déclin de l’art n’a pas eu lieu. Au contraire, il s’est transformé, inventant de nouvelles formes d’œuvres, inattendues, étranges ou fades. Simultanément, les conditions de son apparition et les consignes de sa visite se sont diversifiées, élargissant sans cesse la palette des modes de sa réception. Par toutes sortes de permissions nouvelles — sortir des galeries et des musées, parcourir de vastes dispositifs qui sont l’œuvre même, marcher dans l’œuvre, profiter d’espaces ludiques… —, l’autrement qu’art s’est introduit dans l’art pour le régénérer.
Les arts du XXe siècle
Carole Talon-Hugon
Méprisé et taxé de toutes les fainéantises ou intellectualisé à l’extrême, l’art du XXe siècle aura modifié l’ensemble des paradigmes : les codes ont éclaté, les artistes se sont multipliés et les œuvres d’art elles-mêmes ont semblé disparaître. Caractérisé par une succession accélérée des mouvements d’avant-garde, par une prolifération de pratiques nouvelles, d’œuvres singulières et inclassables ainsi que par une extraordinaire production discursive (manifestes, écrits d’artistes, etc.), le siècle dernier apparaît comme l’un des moments les plus riches et les plus prolifiques de l’histoire de l’art. En opérant une déconstruction de l’idée d’art, telle que définie par la modernité autour des notions de talent, de goût, de beaux-arts et de contemplation désintéressée, les artistes ont ouvert la voie à une « artification » généralisée jusqu’à produire une paradoxale « désartification » de l’art. Pour comprendre ces mutations, Carole Talon-Hugon analyse conjointement les œuvres et leurs discours, depuis l’avant-garde dadaïste jusqu’à la montée en puissance des industries culturelles et des technologies digitales.
Magie de la ressemblance
Michael Edwards
Quel est le rapport entre une carafe et une carafe de Chardin? Entre un arbre et un arbre de Claude Lorrain? N’est-ce pas là le grand mystère de l’art ? Par la magie de la ressemblance, l’artiste figuratif n’offre pas une reproduction du visible mais un aperçu de l’invisible, d’un monde à la fois reconnaissable et profondément différent. La plus exacte ressemblance transforme ainsi la réalité en une fiction provisoire, attirante et inatteignable. À travers l’œuvre de Claude Lorrain, Chardin, Blake ou Turner, mais aussi d’artistes contemporains ou moins connus comme le peintre anglais Stanley Spencer ou le sculpteur américain Greg Wyatt, Michael Edwards éclaire, avec l'élégance qu’on lui connaît, cette aspiration des artistes à une transcendance et leur recherche inlassable, dans leur art, d’un monde meilleur
Les théoriciens de l'art
Sous la direction de Carole Talon-Hugon
Appréhender un objet comme une œuvre d’art suppose, sans qu’on en soit ordinairement conscient, une certaine idée de ce qu’est l’art, de ce que sont ses fonctions et ses valeurs. Différents paradigmes artistiques se sont ainsi succédé au cours de l’histoire, coexistant parfois de manière plus ou moins polémique. Comprendre l’histoire de l’art, c’est comprendre le monde des idées avec lequel elle est intimement liée. Certains individus y ont occupé une place décisive. C’est à eux qu’est consacré ce dictionnaire. Ces théoriciens sont des philosophes (Aristote, Hutcheson ou Dewey...), des historiens de l’art et de la culture (Pline, Vasari, Burckhardt...), des sociologues et des psychanalystes (Kracauer, Simmel, Freud...), des théoriciens d’arts particuliers (Jauss, Hanslick, Brecht, Semper...), mais aussi des critiques (La Font de Saint-Yenne, Diderot, Greenberg...) et des artistes-théoriciens (Alberti, Coleridge, Tolstoï, Artaud...). Portant sur des auteurs venus d’horizons historiques et disciplinaires différents, cet ouvrage permet à tous ceux qui s’intéressent à l’art d’un point de vue particulier – que ce soit celui d’une discipline académique, d’une spécialisation par période ou d’un art singulier – d’embrasser un point de vue plus large et d’avoir une compréhension plus claire, plus complète et plus approfondie de l’art.
L'art sous contrôle
Carole Talon-Hugon
Après des décennies de transgressivité, l’art est plongé ces dernières années dans une atmosphère de moralisation. Un nombre grandissant d’œuvres affichent désormais haut et fort des intentions morales. L’artiste indifférent ou provocateur a largement cédé la place à la figure de l’artiste vertueux et engagé. Ce tournant moralisateur s’exprime également dans la montée en puissance de la critique morale et de la censure des œuvres. Mais l’art peut-il s’assigner des buts éthiques et être jugé sur des critères moraux ? Carole Talon-Hugon dresse un état des lieux de ce nouvel agenda sociétal de l’art contemporain et procède à une éclairante mise en perspective historique. La question est bien de savoir ce que l’art et l’éthique ont à gagner ou à perdre à placer ainsi l’art sous contrôle.
La valeur de l'art contemporain
Annie Cohen-Solal et Cristelle Terroni
Depuis son émergence dans les années 1970, l’art contemporain se confronte à la question de sa valeur, dans le double sens du terme : la contestation des normes esthétiques traditionnelles a, d’une part, rendu difficile l’attribution d’une valeur artistique stable à des œuvres n’ayant pas encore fait l’épreuve du temps, tandis que le marché de l’art établit, d’autre part, ses propres critères, en valorisant avant tout la nouveauté et l’originalité. Le décrochage entre valeur économique et valeur artistique semble ainsi être devenu l’une des caractéristiques de l’art contemporain. Loin des polémiques, cet ouvrage propose de comprendre les processus d’évaluation de l’œuvre contemporaine à partir des acteurs du monde de l’art.