Gottfried Wilhelm Leibniz est mort il y a 300 ans, le 14 novembre 1716. L’année 2016 est l’occasion de nombreuses rencontres et publications pour commémorer ce tricentenaire. Les Études philosophiques y prennent part avec deux numéros consécutifs. Tandis que le second (n° 2016-4, à paraître le 7 décembre 2016) portera sur la réception et l’édition de l’œuvre de Leibniz, le premier (n° 2016-3, parution le 14 septembre) consacre un état des lieux de son œuvre en 1716, et s’interroge sur ce que serait la « dernière philosophie de Leibniz », en couvrant les principaux champs philosophiques dans lesquels Leibniz s’est engagé (métaphysique, théologie, philosophie naturelle, morale et politique). Il s’agit de prendre l’année 1716 comme point de départ, sans toutefois s’en tenir aux seuls textes de cette époque, pour étudier l’évolution et les transformations d’un concept, d’un principe, d’une thèse ou d’une question.
Gottfried Wilhelm Leibniz
Que connaît-on vraiment et que peut-on connaître de l’œuvre de Leibniz en 1716 ? Ses publications n’étaient alors que la surface d'une œuvre gigantesque, protéiforme, ensevelie sous une masse considérable d’écrits inédits découverts après son décès. Ce qui avait été rendu public permettait au moins de connaitre les « principes » de son « système », mais pas d’en reconstituer le « corps entier ». Sans doute parce que celui-ci n’existe pas en tant que tel, comme un système intégralement constitué et achevé, identifiable a un moment quelconque de la carrière du philosophe. Sans doute aussi parce qu’il ressemble davantage a un être vivant, dont une certaine structure générale peut demeurer – jusqu’a un certain point en tout cas –, quoique sa matière ne soit jamais définitivement fixée, mais toujours susceptible de changement.
En quel sens donc parler de « dernière philosophie » en 1716 ? Cette manière de philosopher qu’a Leibniz, que révèle la connaissance plus précise des textes, invite à considérer les dernières années de la vie du philosophe non comme ce moment où l’auteur aurait parachèvé son « système » ou en aurait livré ultimement la clef, mais comme l’étape à laquelle il est parvenu dans son évolution intellectuelle, et qui n’est pour nous la dernière que parce qu’il s’est éteint cette même année.
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